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Gaza : le Conseil de sécurité de l'ONU appelle à un cessez-le-feu immédiat

Quelques heures après le bombardement dimanche sur Gaza, le plus sanglant depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas, le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni à huis clos à New York, appelant à "cesser immédiatement les hostilités".

Le Conseil de sécurité de l’ONU, réuni lors d’une session extraordinaire dans la nuit de dimanche à lundi à New York, a appelé à "cesser immédiatement les hostilités" au Proche-Orient. Ses membres se sont déclarés "très préoccupés par l'escalade de la violence" et ils ont exprimé leur "grave préoccupation devant le nombre croissant de victimes" du conflit à Gaza.

Dans une déclaration lue par le président du Conseil, l'ambassadeur rwandais Eugène-Richard Gasana, les 15 pays membres demandent un "retour à l'accord de cessez-le-feu de novembre 2012" entre Israël et le Hamas. Ils "appellent au respect des lois humanitaires internationales, notamment sur la protection des civils" et "soulignent la nécessité d'améliorer la situation humanitaire" dans la bande de Gaza.
Cette réunion d'urgence a été convoquée à la demande de la Jordanie, membre du Conseil, après un appel lancé par le président palestinien Mahmoud Abbas, qui avait qualifié, dans une allocution télévisée, la situation à Gaza '"insupportable".

Nouveaux bombardements isréaliens lundi matin
Mais la diplomatie n'a pas suffi et le nombre de victimes ne cesse d’augmenter dans la bande de Gaza où de nouveaux tirs , venant de la marine israélienne, ont été constatés lundi matin.  "S’il est difficile d’avoir une estimation exacte de la situation – les communications sont difficiles, l’électricité est coupée dans une bonne partie de l’enclave – on peut affirmer qu’il y a eu de nouveaux morts et donc des raids supplémentaires menés par Israël après la journée sanglante de dimanche", a précisé Gallagher Fenwick, envoyé spécial de France 24 à Gaza. 
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Plus tôt dans la matinée, les corps de 16 Palestiniens, tués lors d'un raid aérien israélien, ont été retrouvés dans les décombres d'une maison près de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza. Le raid avait été mené dimanche 20 juillet, faisant déjà fait neuf morts. Cette journée a été la plus sanglante depuis le depuis le début du conflit :  une centaine de Palestiniens et 13 soldats israéliens ont été tués. 

"Il y a eu des scènes absolument horribles. Les hôpitaux de Gaza étaient submergés de corps, de blessés, il y avait des corps déchiquetés. Dans la morgue de l’hôpital Chifa, le plus grand de Gaza, il n’y avait plus de place dans les frigos pour mettre les corps", témoigne Gallagher Fenwick. "Et puis il y avait tous ces gens qui fuyaient par centaines, par milliers, parfois pied nus, avec seulement les enfants dans les mains en espérant trouver refuge quelque part", poursuit le journaliste, visiblement ému. 

L'ambassadeur d'Israël à l'ONU dément l'enlèvement d'un soldat israélien

En marge de la réunion, l'ambassadeur israélien Ron Prosor a réaffirmé devant les journalistes qu'Israël "a le doit de se défendre". "Il y aura le calme à Gaza quand il y aura le calme en Israël", a-t-il ajouté en référence aux tirs de roquettes du Hamas contre Israël. Il a aussi démenti qu'un soldat israélien a été enlevé par le Hamas comme ce dernier l'avait affirmé.
"Il n'y a pas de soldat israélien enlevé et ces rumeurs sont fausses", a déclaré Ron Prosor. Le Hamas avait annoncé cette capture, dimanche 20 juillet, lors des combats entre Israéliens et Palestiniens à Chedjaïa. Cette banlieue de Gaza a connu d'intenses bombardements, les plus meurtriers depuis le début conflit dans l'enclave palestinienne.
Malgré ce démenti, les Brigades Ezzedine al-Qassam Abu Oabidoa, la branche armée du Hamas qui a revendiqué l'enlèvement, a maintenu la revendication de l'enlèvement : "Le porte-parole a longuement parlé, dimanche soir à la télévision, récitant très fièrement ce qu’il dit être le numéro d’identité et le nom du soldat. Cela a généré des scènes de liesse à Gaza, les gens tirant des kalachnikovs en l’air, des cris de joie résonnant depuis les haut-parleurs des mosquées de Gaza", explique Gallagher Fenwick. 
Ban Ki Moon en tournée au Proche-Orient
Au cours de leurs consultations, les ambassadeurs des 15 pays ont entendu un compte-rendu du secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires politiques Jeffrey Feltman sur la tournée de Ban Ki Moon pour tenter de faire avancer les efforts de médiation dans le conflit entre Israël et le Hamas.
Jeffrey Feltman a souligné la nécessite de "traiter les causes profondes du conflit afin de parvenir à une paix durable". Il a mis l'accent aussi sur les "énormes besoins" humanitaires, rappelant que 83 000 personnes ont trouvé refuge dans les locaux de l'Office des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA).
"La priorité est un arrêt immédiat des tirs de roquettes et de l'offensive israélienne", a déclaré lors des consultations l'ambassadeur français Gérard Araud, cité par des diplomates. Il a estimé que l'Égypte et l'ONU notamment avaient un "rôle capital à jouer" dans une médiation. "Gaza ne doit être ni une immense cache d'armes ni une prison à ciel ouvert".  

Avec AFP et Reuters