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Alors que les tensions restent vives entre la Russie et les Occidentaux sur le dossier ukrainien, un sommet de l'Union européenne à Bruxelles pourrait aboutir à un durcissement des sanctions européennes à l’endroit de Moscou.

Mercredi, un sommet à Bruxelles sur l’Ukraine pourrait aboutir à de nouvelles sanctions européennes contre la Russie, sur fond d'une nette aggravation de tensions dans l'Est rebelle et de nouvelles craintes d'une invasion russe.

Ces nouvelles sanctions "semblent très probables", a rapporté une source diplomatique, mardi soir.

Selon cette source, les États membres ont préparé un ensemble de nouvelles mesures, parmi lesquelles figure le gel de programmes en Russie menés par la Banque d'européenne d'investissement (BEI) et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD).

Des pourparlers seraient aussi en cours pour "ajouter de nouveaux noms à la liste des sanctions ciblées", a-t-elle ajouté.

Les États-Unis ont laissé entendre mardi soir qu'ils pourraient durcir unilatéralement leurs sanctions contre la Russie si l'Union européenne ne les suivait pas dans leur démarche, destinée à faire plier Moscou au sujet de l'Ukraine.

L'Ukraine elle-même a demandé, mardi, de nouvelles sanctions européennes contre la Russie, accusée de soutenir les séparatistes.

"L'aggravation de la situation dans le Donbass, de nombreuses preuves de l'implication de la Russie dans les actions de combattants donnent de plus en plus de raisons pour passer à la 'phase 3' des sanctions afin de s'opposer à l'agression russe", a déclaré le porte-parole de la diplomatie ukrainienne, Vassyl Zvarytch, au cours d'une conférence de presse.

L'Union européenne a jusqu'ici interdit la délivrance de visas et gelé les avoirs d'une soixantaine de personnalités russes et ukrainiennes impliquées dans l'escalade du conflit entre les deux pays, mais sans imposer de sanctions économiques d'envergure sur certains secteurs, une étape connue à Bruxelles comme la "phase 3".

Vers une "agression russe d'envergure" ?

Par ailleurs, l'ambassadeur de Grande-Bretagne à Kiev, Simon Smith, a estimé que la Russie n'avait "pas rempli les conditions posées par le Conseil européen le mois dernier" pour éviter les nouvelles sanctions qui pourraient avoir un fort impact sur son économie.

Sur le compte Twitter de son ambassade, il a pris en exemple l'avion militaire ukrainien abattu lundi en zone séparatiste, une attaque dont Kiev a accusé Moscou sans que la Russie ne réagisse.

"L'avion militaire ukrainien An-26 a été abattu à une altitude de 6 200 mètres. Y a-t-il d'autres explications plausibles qu'une attaque de la Russie ?" s'est interrogé le diplomate.

La destruction de l'appareil, dont quatre des huit membres d'équipage ont été secourus par l'armée ukrainienne, a contribué à aggraver la tension entre l'Ukraine et la Russie.

Moscou venait de hausser le ton pour accuser les forces de Kiev d'être à l'origine d'un tir d'obus ayant fait un mort dimanche du côté russe de la frontière.

Selon une source proche du Kremlin, la Russie étudierait maintenant la possibilité de "frappes ciblées" sur le territoire ukrainien.

Des observateurs de l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) doivent se rendre mercredi à la frontière russo-ukrainienne, alors que des attachés militaires étrangers ont d'ores et déjà examiné mardi les lieux où sont tombés des obus tirés depuis le territoire ukrainien, ont annoncé les autorités russes.

De son côté, l'Otan a dénoncé "le renforcement de troupes russes" à la frontière avec l'Ukraine et le numéro deux du Conseil de sécurité nationale et de défense et ex-ministre ukrainien de la Défense, Mikhaïlo Koval, a estimé lundi soir que l'Ukraine était "plus proche que jamais d'une agression d'envergure" de la part de son voisin russe.

Avec AFP