Vingt-quatre heures après l'échec d'une trêve proposée par l'Égypte, Tsahal a appelé 100 000 habitants du nord de Gaza à évacuer la zone. Des avions de combat israéliens ont bombardé cette nuit les maisons de plusieurs dirigeants du Hamas.
La tension monte d'un cran au neuvième jour de conflit entre Israéliens et Palestiniens. Tsahal a exhorté, mercredi 16 juillet, 100 000 habitants du nord de Gaza, par téléphone ou sms, à quitter la zone. L'armée a également ciblé, cette nuit, les maisons de plusieurs dirigeants du Hamas à Gaza city. Au moins deux missiles ont visé l'habitation de Mahmoud al-Zahar, qui était vide au moment des raids. Celle de Bassem Naim a également été touchée, ainsi que les maisons de l'ancien ministre de la Santé Fathi Hammad et du député du Hamas Ismail al-Ashqar, à Jabalia (nord).
La veille, le Premier ministre Benjamin Netanyahou a affirmé n'avoir pas "d'autre choix" que d'intensifier ses raids sur Gaza après le rejet du cessez-le-feu par le Hamas. Le mouvement islamiste a justifié son refus en affirmant n'en avoir eu connaissance que par les médias. Dès mardi après-midi, Tsahal avait repris ses raids sur la bande de Gaza en réponse à des dizaines de tirs "aveugles" de roquettes du Hamas, dont deux ont été détruites en vol au-dessus de Tel-Aviv.
"Une solution diplomatique aurait été meilleure, c'est ce que nous avons essayé de faire lorsque nous avons accepté la proposition de trêve de l'Égypte. Mais le Hamas ne nous a pas laissé d'autre choix que d'étendre et d'intensifier notre campagne contre lui", a déclaré Benjamin Netanyahou.
Un Palestinien tué ce matin à Khan Yunis
Dans le même temps, Israël déplorait sa première victime dans ce conflit qui a débuté le 8 juillet. Cet homme de 37 ans a été tué par un tir de roquette au passage d'Erez entre Israël et Gaza. Dans la journée de mardi, plus de 100 roquettes et obus ont atteint Israël, dont l'une a visé la région de Haïfa, à 160 km au nord de Gaza. En huit jours, 960 projectiles ont touché Israël, affirme l'armée.
Côté palestinien, le bilan est de 203 morts et de 1 500 blessés. Un Palestinien a été tué mercredi 16 juillet par un tir de char israélien à Khan Yunis. Si Israël n'a pas encore déclenché d'opération terrestre, l'armée a ostensiblement déployé des troupes d'infanterie et des chars aux abords de Gaza, mobilisant 40 000 réservistes en vue d'une éventuelle invasion, une option qui risque d'être coûteuse en vies humaines.
Mahmous Abbas très en retrait
Au niveau diplomatique, les Occidentaux tentent de trouver un moyen d'enrayer le conflit, en se rangeant derrière la proposition du Caire, à l'instar du chef de la diplomatie allemande Frank-Walter Steinmeier en visite en Israël. Son homologue italienne Federica Mogherini, dont le pays préside l'UE, est aussi en Israël.
La France a souligné soutenir "un cessez-le-feu immédiat", alors que le secrétaire d'État américain John Kerry, qui s'est entretenu par téléphone avec Benjamin Netanyahou et d'autres dirigeants de la région, s'est dit prêt à retourner immédiatement dans la région si cela pouvait aider toutes les parties à signer un cessez-le-feu.
Très en retrait dans cette crise, le président palestinien Mahmoud Abbas doit se rendre en Égypte puis en Turquie, pays allié du Hamas.
Avec AFP