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Propulsée Première ministre du Sénégal en septembre 2013, Aminata Touré a été démise de ses fonctions vendredi. La perte de la confiance du président Macky Sall fait suite à sa défaite annoncée aux élections locales du 29 juin.

Nommée à la tête du gouvernement le 1er septembre 2013 par le président Macky Sall, Aminata Touré vient de prendre la porte. Vendredi 4 juillet 2014, l’entourage de la Première ministre sénégalaise a annoncé qu’elle avait été démise de ses fonctions.

Aminata Touré "a été limogée", a dit un membre de son entourage, cité par l’AFP. Selon un autre de ses proches, "c'est le président [Macky Sall, NDLR] qui lui a demandé de partir". L'Agence de presse sénégalaise (APS, officielle) et la radio nationale RTS ont également annoncé le départ du gouvernement d'Aminata Touré, l'APS précisant ignorer dans l'immédiat si c'était de son plein gré ou une décision du chef de l'État.

Défaite aux élections municipales

L'annonce du départ d'Aminata Touré survient moins d’une semaine après sa défaite à l’élection locale de Grand Yoff, sa circonscription de Dakar, le 29 juin. Dans la capitale, la liste qu'elle dirigeait a été devancée par une coalition dissidente emmenée par le maire sortant de Dakar, Khalifa Sall, selon la presse locale. "Depuis sa défaite face à Khalifa Sall, (elle) était sur la sellette", a indiqué la radio RTS.

Les résultats officiels de ces élections locales étaient toujours attendus vendredi soir. Mais d'après des chiffres rapportés par de nombreux médias locaux, l'Alliance pour la République (APR, parti du président Macky Sall) a perdu de grandes villes comme Dakar et plusieurs ministres ont été battus dans leurs circonscriptions. Toutefois, la coalition au pouvoir l'aurait emporté dans plus de 70 % des circonscriptions électorales du pays.

"Madame anti-corruption" du Sénégal

Femme à poigne, médiatique, Aminata Touré a bâti sa réputation en parcourant les routes de son pays pour la campagne électorale de Macky Sall, en 2012, puis en dirigeant avec poigne le ministère de la Justice. Garde des Sceaux entre avril 2012 et septembre 2013, elle s’était taillé la réputation de "madame anti-corruption" du Sénégal.

Elle s’était même mise à dos une partie de la haute société de Dakar en accélérant les dossiers judiciaires dans les affaires de "biens mal acquis". Cela s’est traduit par l'arrestation ou l’interpellation d'anciens ministres et des directeurs généraux de sociétés. Elle a également supervisé l’arrestation de l’ancien dictateur tchadien Hissène Habré, réfugié à Dakar depuis 1990.

Avec AFP