Le régime de Pyongyang a interdit aux entreprises sud-coréennes implantées en Corée du Nord de remettre des biscuits Choco Pie a leurs salariés nord-coréens. Ces gâteaux étaient devenus un symbole à plus d’un titre.
Le régime nord-coréen a frappé. Cette fois, ce sont les Choco Pies, des biscuits sud-coréens, qui se sont retrouvés dans le collimateur du régime de Pyongyang. Ces gâteaux au chocolat fourrés de crème de marshmallows sont devenus friandises non-grata, affirme, lundi 30 juin, le quotidien conservateur sud-coréen “Chosun Ilbo”. Les autorités de Corée du Nord ont interdit aux entreprises sud-coréennes installées dans la zone économique mixte du complexe industriel de Kaesong (au sud de la Corée du Nord) d’en remettre aux employés nord-coréens.
Kim Jung-un serait-il entré en guerre contre les ravages des sucreries “capitalistes” ? La réalité semble bien plus complexe que cela. Les Choco Pies sont, en fait, devenus tellement populaires au sein d’une population nord-coréenne privée de tout ce qui ressemble de près ou de loin à des produits occidentaux que les autorités craignent qu’ils deviennent le meilleur argument de vente pour la culture occidentale.
Au grand dam de Pyongyang, ces friandises servent même de monnaie alternative sur le marché noir, rappelle le quotidien britannique “The Guardian”. En mai 2014, un Choco Pie y valait 1 500 wons nord-coréens (1,22 euros), d’après le journal londonien. Par comparaison, le kilo de riz coûte à Pyongyang 4 300 wons (3,50 euros).
Péril “Choco Pie”
Ce goût prononcé pour les biscuits a poussé les groupes sud-coréens installés dans le complexe de Kaesong à offrir, entre autres produits, des Choco Pies à leurs employés venus du nord en complément de salaires. C’était devenu une manière de contourner l’interdiction de Pyongyang de payer les heures supplémentaires en argent liquide.
Une pratique tellement répandue que la valeur du Choco Pie avait explosé lors de la fermeture de Kaesong pendant près de six mois durant la crise de 2013 entre les deux Corées. “J’avais dit à mon père d’aller en Chine pour en acheter autant que possible parce qu’avec la fermeture du complexe industriel le prix allait monter en flèche ce qui devrait lui permettre de faire un joli profit”, racontait alors à la BBC un dissident du nord, installé à Séoul.
Les autorités avaient déjà commencé à sévir, le mois dernier, contre le péril “Choco-Pie”. Des descentes sur les marchés de Pyongyang cherchaient à confisquer tout ce qui semblaient venir de Corée du Sud avec un intérêt tout particulier pour ces biscuits au chocolat, raconte le site sud-coréen spécialisé dans l’actualité de Corée du Nord "DailyNK". Auparavant, Pyongyang avait favorisé la confection d’équivalent “socialiste” de ces confiseries. Mais ces clones nord-coréens n’ont jamais réussi à voler la vedette aux Choco Pies.