
Une frégate espagnole a intercepté neuf pirates somaliens suspectés d'avoir participé, samedi, à l'attaque avortée d'un navire de croisière italien, dont les gardes armés étaient parvenus à faire fuir les assaillants.
AFP - Neuf pirates somaliens, soupçonnés d'avoir participé à l'attaque déjouée d'un navire de croisière italien ce week-end au large de la Somalie, ont été arrêtés lundi en mer par un navire de guerre espagnol, a annoncé le ministère espagnol de la Défense.
La frégate espagnole Numancia a "intercepté une embarcation avec neuf occupants qui pourraient être liés à la tentative de la prise de contrôle du navire de croisière italien", a indiqué le ministère dans un communiqué.
Le Melody et ses quelque 1.500 passagers (dont 536 membres d'équipage) ont été attaqués samedi mais des gardes armés israéliens à bord ont pu déjouer l'attaque, notamment en ouvrant le feu sur les pirates armés de Kalachnikov.
L'attaque s'est produite alors que le Melody, de la compagnie italienne Msc, rentrait vers l'Italie.
"Au bout de quatre à cinq minutes, ils ont tenté de mettre une échelle à la proue" du navire. Les agents de sécurité "ont tiré et quand ils ont vu cela, ils (les attaquants, ndlr) ont abandonné et sont partis", avait affirmé dimanche le commandant du navire à l'agence Ansa.
Après cette tentative déjouée, la frégate Numancia, qui participe à l'opération européenne antipiraterie Atalante, et deux avions de patrouille maritime, l'un français et l'autre des Seychelles, ont poursuivi les pirates avec le navire de guerre indien Nirdeshak, a précisé le ministère espagnol.
Ils ont localisé "deux petites embarcations situées tout près de l'endroit de l'attaque, avec neuf suspects à bord", a-t-il ajouté. Ces derniers ont ensuite abandonné une des embarcations et ont pris la fuite à bord de la seconde, avant d'être interceptés par la frégate espagnole dans les eaux territoriale des Seychelles et remis à un navire de la marine de cet archipel.
Le chef du groupe de pirates somaliens à l'origine de l'attaque déjouée du paquebot italien a regretté lundi l'opportunité manquée de marquer une nouvelle page de l'histoire de la piraterie somalienne.
"Malheureusement, pour des raisons techniques, nous n'avons pu saisir le bateau", a déploré le chef de ce groupe de pirates, Mohamed Muse, dans un entretien téléphonique avec l'AFP depuis son repaire de Eyl, un village côtier à 800 km au nord de Mogadiscio.
"Nous savions que la capture d'un si gros bateau aurait représenté une nouvelle étape de la piraterie au large des côtes somaliennes mais malheureusement, ils ont utilisé des bonnes tactiques et nous n'avons pu monter à bord", a-t-il ajouté.
Au total, 16 navires et plus de 250 marins sont actuellement aux mains des pirates somaliens en attendant l'issue de négociations pour le versement de rançons.
Les pirates somaliens, qui naviguent sur les routes commerciales de l'océan Indien et du golfe d'Aden, ont pris en otage une cinquantaine de bateaux en 2008.
La communauté internationale a réagi en dépêchant une vingtaine de bâtiments de guerre sous différents commandements pour patrouiller la zone.