Le ministre des Affaires étrangères israélien, Avigdor Lieberman, a déclaré jeudi que l’État hébreu était prêt à soutenir les "États arabes modérés", en évoquant une éventuelle percée des islamistes radicaux vers le Koweït et les pays du Golfe.
Les récents succès militaires des djihadistes de l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL) pourraient mener à l’émergence d’une "nouvelle architecture diplomatique et politique au Moyen-Orient", dans laquelle Israël entretiendrait de bonnes relations avec les "États arabes modérés", sans toutefois faire la paix avec les Palestiniens.
C’est, en substance, la déclaration du ministre des Affaires étrangères israélien Avigdor Lieberman, lors d’un entretien, jeudi 26 juin, avec son homologue américain John Kerry à Paris. Tout en répétant son leitmotiv sur "l’impossibilité" d’un accord de paix israélo-palestinien pour le moment, Lieberman affirme que la montée en puissance de la menace djihadiste pourrait rapprocher l’État hébreu et les pays du Golfe.
"Les extrémistes qui opèrent actuellement en Irak vont essayer de déstabiliser toute la région du Golfe, en premier lieu le Koweit", a déclaré Avigdor Lieberman, selon un communiqué de son cabinet.
Menace djihadiste globale
"Israël pourrait offrir un soutien efficace et fiable aux États arabes modérés en butte aux extrémistes", a-t-il ajouté, sans plus de détails. Les intérêts israéliens convergent avec ceux des nations arabes modérées car "les deux sont confrontés à la menace iranienne, au djihad mondial et à Al-Qaïda, ainsi qu'aux répercussions des conflits syrien et irakien dans les pays voisins", selon le communiqué.
L'EIIL est le fer de lance d'une insurrection sunnite en Irak, commencée le 10 juin avec la prise de Mossoul, la grande ville du Nord, et qui menace le pays de désintégration. Ce groupe djihadiste, également très présent en Syrie, veut établir un califat islamique effaçant les frontières dans les deux pays.
John Kerry se trouve à Paris pour une série d'entretiens avec des dirigeants du Golfe sur la crise irakienne. Il doit se rendre vendredi en Arabie saoudite.
Lors de la rencontre, Avigdor Lieberman a également remis au secrétaire d'État américain un appel des parents des trois étudiants israéliens enlevés le 12 juin en Cisjordanie.
Avec AFP