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Le leader chiite Moqtada al-Sadr défie les insurgés sunnites

Le dirigeant chiite Moqtada al-Sadr a promis, lors d'une allocution télévisée mercredi, de "faire trembler la terre sous les pieds" des insurgés sunnites, alors que les combattants de l'EIIL poursuivent leur avancée dans l'ouest de l'Irak.

En Irak, l’éminent dirigeant chiite, Moqtada al-Sadr, a ouvertement menacé, mercredi 25 juin, les insurgés sunnites, qui se présentent comme les djihadistes de l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL). "Nous ferons trembler la terre sous les pieds de l'ignorance et de l'extrémisme", a-t-il promis, depuis la ville sainte de Najaf, à l'encontre de ceux qui se sont emparés de larges pans de territoire dans le nord et l'ouest de l'Irak.

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Le puissant leader s'est par ailleurs déclaré opposé à l'envoi de 300 conseillers militaires en Irak, dont 40 étaient mardi à pied d'œuvre, assurant qu'il n'accepterait qu'un "soutien international de la part de pays qui n'occuperaient pas l'Irak".

À ce titre, l'Iran, allié chiite du pouvoir irakien, a secrètement déployé des drones de surveillance en Irak où il convoie également du matériel militaire par voie aérienne, a affirmé mercredi le "New York Times".

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Les déclarations de Moqtada al-Sadr interviennent peu après un défilé à Sadr City, dans le nord de Bagdad, de combattants qui lui sont restés fidèles et se sont engagés à combattre l'offensive des insurgés qui menace de diviser l'Irak. Cette Armée, dite du Mahdi, a combattu les forces américaines lors de leur intervention en Irak et est jusqu'à présent restée inactive.

Maliki met en garde ses rivaux politiques

De son côté, le Premier ministre Nouri al-Maliki, dont le bloc électoral est arrivé en tête lors du scrutin d'avril mais ne parvient pas à former une coalition de gouvernement, a dénoncé "une tentative de la part de ceux qui sont contre la Constitution d'éliminer le jeune processus démocratique et de voler leur vote aux électeurs". Il a ainsi prévenu contre toute tentative d'exploiter "ce à quoi le pays est confronté [...] pour obtenir des gains politiques".

Des tribus sunnites avaient auparavant appelé à la mise en place d'un gouvernement ne tenant pas compte des résultats des législatives du 30 avril qu'ils qualifient de mascarade.

Les djihadistes de l'État islamique en Irak et au levant (EIIL), à l'offensive depuis plus de deux semaines en Irak, ont ouvert dans l'ouest du pays une voie vers la Syrie en s'emparant du poste-frontière de Boukamal, pendant de celui d'Al-Qaïm qu'ils contrôlent déjà, à la faveur d'une entente locale avec Al-Qaïda.

Ils progressent ainsi vers leur objectif de créer un État islamique dans une zone à cheval entre la Syrie et l'Irak, pays désormais au bord de l'implosion.

Avec AFP