Accusé d'avoir commis sept "empoisonnements" sur des malades très âgés et en fin de vie en 2010 et 2011, l'urgentiste Nicolas Bonnemaison a été acquitté mercredi par la Cour d'assises des Pyrénées-Atlantiques à Pau.
Au lendemain de l'annonce de la demande de la CEDH de maintenir en vie Vincent Lambert, l'urgentiste Nicolas Bonnemaison, poursuivi pour avoir abrégé la vie de sept malades en phase terminale, a été acquitté, mercredi 25 juin, de l'ensemble des faits par la Cour d'assises des Pyrénées-Atlantiques à Pau.
Le verdict a été annoncé par le président à l'issue de quelque quatre heures de délibéré, provoquant le sourire du médecin, main dans la main avec un de ses avocats, et un tonnerre d'applaudissements dans la salle. L'épouse d'une des victimes a, elle, "pleuré de joie", selon ses propres dires.
Ancien urgentiste à l'hôpital de Bayonne, le médecin de 53 ans était poursuivi pour sept "empoisonnements", de malades très âgés et en fin de vie en 2010 et 2011, des personnes particulièrement "vulnérables". Le Dr Bonnemaison était accusé d'avoir administré des médicaments ayant accéléré leurs morts en dehors de tout protocole et il risquait la réclusion criminelle à perpétuité.
"Non, vous n'êtes pas un assassin"
À l'issue de onze jours d'audience au cours desquels l'euthanasie était au centre des débats, l'avocat général Marc Mariée avait cependant requis uniquement cinq ans de prison avec sursis et n'avait pas demandé d'interdiction d'exercer la médecine. "Non, vous n'êtes pas un assassin", avait déclaré le représentant de l'accusation, estimant quand même qu'il avait violé la loi, abrégeant la vie pour abréger la souffrance.
Interrogé sur le verdict lors de son point de presse hebdomadaire à l'issue du Conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, a souligné que le verdict confortait" la volonté du gouvernement de "faire évoluer le cadre législatif".
Il "faut qu'on le fasse avec un consensus" le "plus large possible" au Parlement, a-t-il cependant souligné, estimant que "par rapport à la loi Leonetti qui existe aujourd'hui des améliorations (sont) à apporter".
Avec AFP et Reuters