L'équipe de France affronte la Suisse, son plus sérieux rival du groupe E du Mondial-2014, ce vendredi à Salvador. Pour contrer les offensives helvètes, les Bleus comptent sur l’entente naissante de la jeune charnière Sakho-Varane.
Au chômage technique face au Honduras, la défense centrale des Bleus va passer son premier test grandeur nature dans ce Mondial, face à la Suisse, vendredi à Salvador de Bahia.
La charnière composée de Mamadou Sakho (Liverpool) et de Raphaël Varane (Real Madrid) sera sans nul doute sollicitée par une attaque helvète qui dispose, sans faire injure aux modestes Honduriens, d’arguments bien plus dangereux.
Cinquième match en commun
Les deux jeunes internationaux français - le premier est âgé de 24 ans et compte 20 sélections, le second honorera, à 21 ans, sa huitième cape - ne disputeront ce soir que leur cinquième match en commun. Ils devront convaincre et dissiper les doutes quant à leur capacité à s'entendre sur le terrain et à museler, tout au long de ce Mondial, des attaquants de très haut niveau.
Même le sélectionneur Didier Deschamps reconnaît que jusqu’ici, "ils n'ont pas été mis en difficulté". Mais selon lui, leur jeunesse - la France se présente avec la plus jeune charnière centrale de toutes les sélections présentes au Brésil - n’est pas un défaut. "Ils le seront peut-être un jour, mais pas à cause de leur jeunesse. En raison de la qualité des attaquants adverses".
À commencer par celle des Suisses qui se nomment Haris Seferovic et Josip Drmic, et qui se caractérisent par leur vivacité et leur mobilité permanente. Seferovic, qui évolue à la Real Sociedad en Espagne, a d’ailleurs lancé une pique à la paire française, quelques jours avant ce match, dont le vainqueur pourrait être propulsé en huitièmes de finale. Interrogé par l’AFP sur la valeur des deux centraux français, il réplique sèchement : "Je ne les connais pas". Il aura, s’il est titulaire ce soir, 90 minutes pour faire leur connaissance.
L’avenir des Bleus
Toujours est-il que le duo Sakho-Varane, qui incarne l’avenir des Bleus, à deux ans de l’Euro-2016 organisé dans l’Hexagone, jouit de la confiance du sélectionneur. "Ils ne découvrent pas le niveau international. Ensuite, je regarde ce qu'un joueur est capable d'apporter à l'équipe, pas sa date de naissance", a ajouté Deschamps. Ce dernier a testé, depuis sa nomination en 2012, pas moins de six combinaisons de défenseurs centraux, avant d’opter pour celle-ci.
Sur le terrain, il est indéniable que la paire française, malgré sa jeunesse, dégage une grande sérénité. Les deux joueurs, qui présentent des profils résolument différents, sont complémentaires. Leur association n’est pas sans rappeler le tandem constitué par Marcel Desailly et Laurent Blanc, deux joueurs aux qualités distinctes qui firent une moisson de titres avec le maillot français sur le dos (Coupe du Monde 1998 et Euro-2000).
Quand Varane, étonne par son calme, sa maturité, par la qualité de ses relances et son sens de l’anticipation, l’ancien Parisien, lui, joue la carte de l’engagement et du défi physique dans les duels. La rage de vaincre de Sakho lui a valu d’être promu vice-capitaine de l’équipe de France.
Enfin, nul n’a oublié ce que les Bleus doivent à Mamadou Sakho, double buteur contre l’Ukraine lors du match décisif pour la qualification pour la Coupe du monde. Ce jour-là Varane et Sakho étaient associés en défense centrale.