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Sarkozy en visite d'État à Madrid après ses propos sur Zapatero

Le président français se rend à Madrid où il rencontrera le président du gouvernement espagnol, quelques jours après une polémique selon laquelle il aurait déclaré que José Luis Zapatero n'"[est] peut-être pas très intelligent".

AFP - Le président Nicolas Sarkozy, accompagné de son épouse Carla, effectue lundi une visite d'Etat à Madrid suivie mardi d'un sommet bilatéral, alors que les deux pays entretiennent une "relation sans nuages" selon l'Elysée, quelques jours après une polémique sur des propos attribués au chef de l'Etat français.

Alors que des journaux français et espagnols ont dénoncé des propos désobligeants pour M. Zapatero prêtés à Nicolas Sarkozy - ce qui avait conduit la socialiste Ségolène Royal à adresser une lettre d'"excuses" au responsable espagnol - les deux dirigeants se sont attachés, avant leur rencontre mardi, à désamorcer cette affaire.

L'Elysée a insisté sur une "relation sans nuages" entre Paris et Madrid, avec "une convergence de vues très forte sur le plan diplomatique" et "l'excellence du dialogue politique".

Il n'y a "aucun problème" avec M. Sarkozy, "j’ai une très bonne relation avec (lui) et je sais que tous les commentaires qu’il a pu faire sur moi étaient positifs", a déclaré vendredi M. Zapatero au Monde.

"Rumeurs absurdes qui, de surcroît, ont été démenties par les participants à cette réunion, y compris ceux de l'opposition", a souligné M. Sarkozy, dans une interview dimanche à El Pais.

Dans ce contexte, chaque geste des deux dirigeants devrait être observé à la loupe.

Pour cette quatrième visite d'Etat d'un président français en Espagne depuis 1978, c'est la venue de Carla Bruni-Sarkozy, "l'ouragan Bruni", selon El Païs, qui occupera aussi les médias espagnols.

Tous attendent un autre "duel au sommet": la rencontre entre Carla Bruni-Sarkozy, 41 ans, et l'épouse du prince héritier Felipe de Bourbon, l'ancienne journaliste Letizia Ortiz, 36 ans. Un "duel de l'élégance et du glamour", dont le moment phare sera le dîner de gala en robes longues offert lundi soir par les monarques espagnols, selon El Mundo.

La visite du président français débutera par un entretien avec le souverain espagnol, Juan Carlos, auquel assisteront leurs épouses.

Au déjeuner, tous quatre seront rejoints par le prince Felipe des Asturies et la princesse Letizia, avant un dîner d'Etat.

Nicolas Sarkozy aura également un entretien avec Mariano Rajoy, président du Parti populaire (opposition de droite), et prononcera une allocution devant la communauté française d'Espagne (89.000 inscrits auprès des consulats français en Espagne).

La journée de mardi sera consacrée au XXIè sommet bilatéral. Après un discours du président Sarkozy devant les Cortes (Parlement espagnol) le matin, les deux dirigeants auront un entretien bilatéral puis une conférence de presse conjointe.

Plusieurs sujets domineront le sommet, qui se déroule, rappelle l'Elysée, sur fond de crise très pénalisante pour l'Espagne qui a passé la barre des 4 millions de chômeurs.

Paris et Madrid discuteront "en priorité" de leur "coopération" économique et financière.

A l'ordre du jour aussi: le renforcement de la lutte contre le terrorisme, le terrorisme islamiste, le trafic de drogue, et contre l'ETA (162 personnes liées au terrorisme basque sont incarcérées en France, dont 151 Espagnols, selon l'Elysée). "Matin, midi et soir, je suis contre l'ETA", a affirmé M. Sarkozy, à El Païs, alors que la coopération des deux pays dans ce domaine fonctionne bien.

Deux déclarations seront signées, sur la sécurité intérieure, sur la présidence espagnole de l'UE (1er semestre 2010) et l'aide que veut lui apporter la France.

Plusieurs "accords techniques" seront signés au niveau des ministres (sécurité civile, autoroutes de la mer, recherche, défense...).