Sotchi, ville hôte des Jeux olympiques d'hiver de 2014, élit son maire. Six candidats sont en lice, mais c'est Anatoli Pakhomov, le maire en exercice du parti Russie Unie, le parti pro-Kremlin, qui est le grand favori.
AFP - Les habitants de Sotchi élisaient dimanche le maire de cette ville hôte des jeux Olympiques d'hiver 2014, à l'issue d'une campagne entachée d'irrégularités selon l'opposition et qui a vu plusieurs candidats hauts en couleur jeter l'éponge.
A 16H00 (12H00 GMT), la participation s'élevait à 32,05%, a indiqué à l'AFP la commission électorale de la ville, qui a ajouté s'attendre pour la fin de journée à un taux de 40%.
Six candidats sont en lice, mais c'est Anatoli Pakhomov, le maire en exercice du parti Russie Unie, le parti pro-Kremlin, qui est le grand favori.
L'élection avait suscité un tel enthousiasme qu'il y eut jusqu'à vingt prétendants, dont la plupart se sont ensuite désistés, parmi lesquels une danseuse, un magnat de la presse, une star porno et un ancien agent du KGB.
Ce scrutin est considéré comme un test pour le président russe Dmitri Medvedev, successeur de Poutine, qui fêtera le mois prochain sa première année à la tête de la Russie, et qui avait publiquement affirmé son engagement en faveur d'élections transparentes.
Il avait estimé, dans une interview au journal d'opposition russe Novaïa Gazeta la semaine dernière, que cette élection était "une bataille politique (...) "bonne pour la démocratie".
Les électeurs se faisaient toutefois peu d'illusions dimanche sur l'issue du vote.
M. Pakhomov "va remporter la majorité des voix parce qu'il est soutenu par le président, le Premier ministre et notre gouverneur (Alexandre) Tkachev", a déclaré à l'AFP Anna Drujinina, après avoir voté.
Cette enseignante, qui a voté pour le candidat communiste, Iouri Dzagania, "par principe", a confié comprendre pourquoi les gens soutenaient le maire sortant. La personne la "plus appuyée par les autorités suprêmes sera plus utile à la ville", a-t-elle reconnu.
"J'ai voté pour Pakhmonov", a dit de son côté un autre habitant de Sotchi, Vladimir Karpenko. "C'est un homme sensé!", a-t-il ajouté.
Pour le Kremlin, ce vote revêt une importance particulière. Le nouveau maire devra superviser les préparations des Jeux, une vitrine énorme pour la réputation de la ville et de toute la Russie à l'extérieur et un budget d'investissements de 12 milliards de dollars (9,09 milliards d'euros).
Sotchi a gagné en 2007, face à la ville sud-coréenne de Pyeongchang, le droit d'organiser les Jeux d'hiver 2014, notamment grâce au soutien de l'ancien président et aujourd'hui Premier ministre Vladimir Poutine.
Mais tout est encore à faire pour transformer en cité moderne les installations de la station sur les bords de la mer Noire.
Dans ce contexte, l'opposition n'a cessé de dénoncer des tricheries et des manipulations et accusé le Kremlin de museler totalement ses contradicteurs.
Dimanche, plusieurs candidats de l'opposition ont indiqué à l'AFP que leurs observateurs n'avaient pas pu faire leur travail.
La commission électorale a nié ces allégations.
Ils ont critiqué le fait qu'un grand nombre de personnes aient voté avant l'ouverture du scrutin. Selon les estimations officielles, environ 30.000 personnes se sont rendues aux urnes avant le début officiel du vote.
Tous ces votes "vont aller dans la poche des autorités actuelles", a dit à l'AFP M. Dzagania, le candidat communiste.
"Les manipulations ont déjà été faites", a pour sa part déclaré Olga Chorina, porte-parole de Boris Nemtsov, l'un des six candidats à la mairie et l'un des plus farouches critiques du Kremlin.
Les résultats préliminaires étaient attendus après 22H00 locales (18H00 GMT), selon la commission électorale.