Le gouvernement du Sri Lanka a rejeté dimanche le cessez-le-feu unilatéral annoncé quelques minutes auparavant par les Tigres tamouls et a sommé la guérilla séparatiste - acculée dans le nord-est du pays - de se rendre sans condition.
REUTERS - Les séparatistes tamouls du Sri Lanka, encerclés avec des milliers de civils sur un petit territoire du nord-ouest de l'île, ont proclamé dimanche un cessez-le-feu unilatéral, mais le gouvernement de Colombo l'a aussitôt rejeté.
"Face à une crise humanitaire sans précédent et en réponse aux appels lancés par l'Onu, l'Union européenne, les gouvernements de l'Inde et d'autres pays, les Tigres de libération de l'Eelam Tamoul ont annoncé un cessez-le-feu", indiquent les LTTE dans un communiqué.
A Colombo, le secrétaire à la Défense a repoussé cette initiative des rebelles en faisant savoir que la guérilla avait pour tout choix de se rendre ou d'être anéantie.
"C'est une plaisanterie. Ils ne nous combattaient pas, ils nous fuyaient. Il n'y a nul besoin d'un cessez-le-feu. Ils doivent se rendre. C'est tout", a dit Gotabaya Rajapaksa.
John Holmes, secrétaire général adjoint de l'Onu pour les Affaires humanitaires, est arrivé samedi au Sri Lanka tandis que se multipliaient les appels lancés de l'étranger pour que les LTTE se rendent et que l'armée suspende ses opérations contre ce mouvement qu'elle combat depuis 1983.
Les Tigres sont acculés avec des dizaines de milliers de civils dans un périmètre d'une dizaine de km² sur la côte nord-ouest du Sri Lanka. Cette ancienne zone démilitarisée est devenue le dernier terrain d'affrontement entre l'armée et les insurgés.
Plus de 100.000 civils ont pu s'enfuir depuis que l'armée a fait sauter lundi une levée de terre, mais le nombre de ceux qui restent bloqués entre les deux camps fait craindre une catastrophe humanitaire.
Selon des bilans établis par les Nations unies, les combats ont fait près de 6.500 morts depuis la fin janvier.