logo

En Pologne pour deux jours, à l’occasion de sa seconde tournée européenne depuis le début de l’année, Barack Obama a annoncé un renforcement temporaire de la présence militaire américaine en Europe. Montant de l’opération : un milliard de dollars.

Barack Obama a entamé, mardi 3 juin, sa tournée européenne qui doit le mener de Pologne, aux plages de Normandie, en passant par Bruxelles. Lors de sa première étape de deux jours à Varsovie, le président américain s’est immédiatement employé à rassurer les pays d’Europe de l’Est sur l'implication des États-Unis dans leur politique sécuritaire. Le but affiché : réaffirmer la fermeté de Washington face à la crise russo-ukrainienne.

Pour ce faire, Barack Obama a dévoilé, dès son arrivée dans la capitale polonaise, un projet appelé "European Reassurance Initiative" qui prévoit de renforcer temporairement la présence militaire américaine en Europe, moyennant un investissement d'un milliard de dollars soit 735 millions d'euros. Une nouvelle aide militaire qui devrait notamment porter sur une participation accrue des États-unis en matière d'entraînement et de manoeuvres ainsi qu'un déploiement naval renforcé en mer Noire et en mer Baltique, aux portes de la Russie.

Les alliés européens appelés à augmenter leurs dépenses militaires

Avec cette nouvelle mesure, le président américain entend répondre à ceux qui reprochent à Washington de ne pas avoir fait le nécessaire pour dissuader Moscou d'annexer la Crimée en mars. Il n'est pas question, en revanche, d'augmenter pour l'instant les effectifs permanents même si certains pays alliés des États-Unis le souhaitent, craignant d'être les prochaines victimes de l'expansion russe.

Barack Obama estime toutefois que l’effort qu’il s’apprête à fournir doit se faire à double sens. À l’issue d'une rencontre avec son homologue polonais Bronislaw Komorowski, le président a donc appelé ses alliés européens à augmenter leurs dépenses militaires. "On voit une baisse continue, cela doit changer", a déclaré le locataire de la Maison Blanche, en déplorant les coupes dans les budgets de défense européens, en raison de la crise économique.

Rencontre avec le président ukrainien Porochenko

Selon Barack Obama, les pays européens, à quelques exception près, dont la Pologne, n'ont pas fait leur part de travail au sein de l'alliance, comme l'a révélé l'épreuve de force en Ukraine. "Ils veulent être membres à part entière quand il s'agit de leur défense, ce qui veut dire qu'ils doivent l'être quand il faut y contribuer, c'est inséparable", a-t-il déclaré lors d'un point de presse. Le président Komorowski, pour sa part, qui a d’ores et déjà annoncé que, compte tenu de la nouvelle situation en matière de sécurité après l'annexion de la Crimée par la Russie, son gouvernement augmenterait les dépenses de défense à 2% du PIB contre 1,95% jusqu'à présent.

Barack Obama doit encore rester une journée à Varsovie durant laquelle il rencontrera le nouveau président ukrainien, Petro Porochenko, qui doit prendre ses fonctions samedi 7 juin. Les deux hommes devraient évoquer la situation dans l’est de l’Ukraine en proie à des violences entre pro-russes et pro-gouvernement. À cet égard, Barack Obama a déjà appelé, mardi, la Russie à "user de son influence" auprès des séparatistes pour obtenir l'arrêt de leurs attaques contre les troupes gouvernementales.

En fin de semaine, le chef de l’État américain s’envolera pour Bruxelles où il participera à un sommet du G7 puis en Normandie pour le 70e anniversaire du Débarquement en Normandie.

Avec AFP et Reuters