Les envoyés spéciaux de FRANCE 24 ont suivi les miliciens pro-russes lors des combats contre les forces gouvernementales à Donetsk, dans l'est de l'Ukraine. Reportage.
La violence est montée d’un cran à Donetsk, dans l’est de l’Ukraine. Vingt-neuf ou trente combattants pro-russes ont été tués en près de 24 heures de combats avec les forces gouvernementales, selon les séparatistes.
Depuis le 26 mai, un groupe de miliciens séparatistes tente de prendre le contrôle de l’aéroport de la ville. Ils ont cependant été repoussés par la garde nationale ukrainienne, soutenue par un groupe de parachutistes et des avions de combats Soukhoï-25 et Mig-29.
"Ce sont les combats les plus intenses que nous ayons vus à proximité de Donetsk depuis le début de cette crise", a commenté James André, l’envoyé spécial de FRANCE 24, présent sur place.
Dans la soirée, le maire de Donetsk a conseillé aux habitants de rester chez eux, alors que les combats se poursuivaient à l'aéroport. Les affrontements ont "fait des victimes civiles", a précisé Olexandre Loukiantchenko dans un communiqué publié sur le site de la mairie.
it"L’élection présidentielle n’a rien changé"
Ces violents affrontements démontrent, selon James André, que le conflit dans l’est du pays est loin d’être réglé, malgré la tenue de l’élection présidentielle. "Ceux qui pensaient que l’élection allait calmer les choses se sont clairement trompés", indique notre envoyé spécial, selon qui ces débordements sont peut-être la première conséquence de ce que souhaite faire le gouvernement ukrainien, c’est-à-dire pacifier cette zone.
Petro Porochenko, le président nouvellement élu, a en effet annoncé que sa priorité était de mettre fin à la guerre dans l’est de l’Ukraine, par le biais d’"opérations antiterroristes". Ces dernières seront désormais mieux coordonnées, a fait savoir le chef de l’État.
"Porochenko a déclaré que les soldats seraient mieux assurés et mieux payés, et que tout irait beaucoup plus vite. Il a même dit que la résolution de la situation était une question d’heures et non pas de mois", rapporte Gulliver Cragg, correspondant de FRANCE 24. "Les récents combats à Donetsk montrent cependant que cela ne sera pas si facile."