
Le Mexique a recensé au moins 20 cas mortels dus à la grippe porcine, alors que 40 autres cas sont encore à l'étude. Le virus est également apparu aux États-Unis où 8 personnes ont été contaminées mais se sont rétablies.
AFP - Une "épidémie" de grippe porcine, qui a suscité un déclenchement d'alerte par les autorités sanitaires mondiales, a fait 20 cas mortels identifiés au Mexique, où 40 autres décès font l'objet d'analyses, et huit cas, non mortels, aux Etats-Unis.
Le ministre mexicain de la Santé, José Angel Cordova, a évoqué pour la première fois une "épidémie" en annonçant un bilan de 20 cas mortels dus à la grippe porcine et de 40 autres possibles. L'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui s'est déclarée "très inquiète", avait cité peu avant un chiffre de 18 cas mortels identifiés.
Un peu plus de mille patients sont en observation, selon les autorités.
Aux Etats-Unis, les autorités sanitaires ont diagnostiqué un nouveau cas sur un enfant vivant en Californie (ouest), ce qui porte à huit le total de cas enregistré dans ce pays, selon la direction des Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC).
L'enfant est guéri, a précisé le Dr Richard Bresser, des CDC, soulignant que ces cas diagnostiqués aux Etats-Unis étaient relativement peu virulents, un seul patient ayant dû être hospitalisé.
L'OMS a identifié 18 des cas mortels mexicains "comme étant la grippe porcine de type A/H1N1", et "12 sont génétiquement identiques au virus de grippe porcine A/H1N1 de Californie", a-t-elle expliqué.
Le nombre de cas graves et de décès au Mexique a diminué au cours des 20 dernières heures, ont affirmé les autorités, qui ont voulu rassurer sur les risques d'extension de la maladie.
Un "antivirus spécifique" est disponible, a indiqué le responsable de la santé de la municipalité de Mexico, Armando Ahued, et le pays dispose d'un million de doses du médicament, a affirmé M. Cordova.
Le recours à ce médicament est préférable à la vaccination de masse annoncée dans la matinée par les autorités de Mexico, a poursuivi M. Ahued, faisant état des conseils de l'OMS: le vaccin, qui correspond encore à une souche précédente du virus, est moins efficace, a-t-il expliqué.
Les autorités de la capitale avaient conseillé vendredi matin à la population d'éviter le métro, de ne pas s'embrasser ou se serrer la main pour se saluer.
Toutes les écoles, tous les lycées et universités publiques et privées ont été fermés dans la capitale et dans l'Etat de Mexico (centre), tout comme les théâtres et les musées.
L'aéroport de la capitale reste ouvert, mais des équipes médicales y sont en place pour prendre les passagers en charge.
L'Université nationale autonome de Mexico (UNAM) envisage de reporter le match de son équipe de football professionnel, les "Pumas", prévu dimanche.
Le président mexicain Felipe Calderon et le maire de Mexico, Marcelo Ebrard, ont suspendu leurs activités prévues pour se consacrer à la situation d'urgence.
Aux Etats-Unis, où "des centres opérationnels d'urgence" ont été mis en place, la Maison Blanche a déclaré prendre l'alerte au sérieux. Le président Barack Obama a été informé de la situation, selon un porte-parole.
Les inquiétudes sont d'autant plus vives que ce virus inédit se transmet d'homme à homme et est constitué de plusieurs souches: "c'est la première fois que nous voyons une souche aviaire, deux souches porcines et une souche humaine", a expliqué M. Daigle, le porte-parole des CDC, Dave Daigle.
Des laboratoires canadiens et américains ont confirmé qu'il s'agissait "d'un nouveau virus grippal", a indiqué le ministère mexicain de la Santé.
"Il y a un risque, même réduit, d'apparitions de virus au potentiel pandémique", a observé le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies sur son site internet.
Le Costa Rica, le Nicaragua et le Pérou ont décrété l'alerte sanitaire, et la France a annoncé l'installation d'un centre de crise, qui publiera des recommandations aux Français séjournant au Mexique ou projetant de s'y rendre.