Une trentaine de fonctionnaires maliens ont été enlevés, samedi, par des séparatistes touaregs du MNLA à Kidal. Huit militaires maliens ont été tués lors des affrontements qui ont éclaté entre l'armée et les rebelles la même journée.
Des séparatistes touaregs du MNLA à Kidal ont enlevé, samedi 17 mai, une trentaine de fonctionnaires [civils et militaires] maliens dans le nord du Mali, où 36 personnes - huit militaires et 28 rebelles - ont été tuées lors de violents combats, a annoncé le gouverneur régional.
"Une trentaine de nos fonctionnaires ont été enlevés par les assaillants qui ont attaqué le bureau du gouverneur", a déclaré Adama Kamissoko à l'agence Reuters. Leur sort est pour l’heure inconnu.
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Dans la même journée, au cours d'affrontements, "les forces armées maliennes ont enregistré huit morts et 25 blessés tandis que 28 morts et 62 blessés ont été dénombrés du côté des agresseurs". Les agresseurs ont été identifiés comme faisant partie du "MNLA [Mouvement national de libération de l'Azawad] appuyés par des éléments des groupes terroristes", a affirmé le ministère malien de la Défense dans un communiqué.
Renfort de militaires maliens
Soumeylou Boubèye Maïga, le ministre malien de la Défense, qui n'était pas joignable en milieu de journée, a annoncé à l'AFP un renfort de militaires maliens à Kidal. "Les forces armées maliennes renforceront assez rapidement leurs positions à Kidal et dans sa périphérie pour sécuriser les populations et les biens des personnes", a-t-il déclaré dans un entretien téléphonique. Sollicitée par l'AFP, l'armée malienne a refusé tout commentaire dans l'immédiat.
Les combats ont éclaté samedi matin quand l'armée a ouvert le feu sur le casernement du mouvement touareg après des manifestations pro-indépendance dans la ville, selon un porte-parole des séparatistes du Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA).
Visite du Premier ministre annulée
Ces affrontements, nouvelle illustration de l'instabilité du Mali seize mois après l'intervention des forces françaises de l'opération Serval, se sont produits peu avant l'arrivée du Premier ministre Moussa Mara – qui effectue une tournée dans le nord du pays. La réunion qui était prévue avec le gouverneur a dû être annulée.
Les régions de Kidal, Gao et Tombouctou ont été occupées pendant près de dix mois entre 2012 et 2013 par des groupes armés incluant des islamistes liés à Al-Qaïda. Les islamistes ont été en grande partie chassés des grandes villes par l'opération militaire internationale déclenchée en janvier 2013 à l'initiative de la France et toujours en cours. Ils ont été affaiblis mais demeurent présents dans le Nord, y commettant régulièrement des attaques meurtrières. Et l'État malien n'a jamais repris véritablement le contrôle de Kidal et de sa région.
Avec AFP