
Matignon a envoyé, ce week-end, des lettres de cadrage pour demander à tous les ministères de réaliser 15 % d’économies d’ici à 2017. Le nombre de fonctionnaires devra être stabilisé même si certains ministères pourront recruter.
Il y a un an, à la même période, Jean-Marc Ayrault demandait 5 milliards d’économies à ses ministres pour 2014. Et avec son nouveau Premier ministre, Matignon ne compte pas ralentir la cadence : un nouvel effort budgétaire vient d’être demandé aux ministères français. Selon “Les Échos” du lundi 12 mai, Manuel Valls a envoyé ce week-end des lettres de cadrage fixant les grandes lignes des futures dépenses du gouvernement. Objectif : traquer les 18 milliards d'euros d'économies sur les dépenses de l'État à l'horizon 2017.
Le document de Matignon indique que les dépenses de fonctionnement - à savoir la rémunération du personnel ou encore l’entretien - devront continuer à baisser pour atteindre moins 15 % d’ici à la fin du quinquennat. Le rythme serait de 5 % en 2015, 10 % en 2016 et enfin 15 % en 2017.
Dans le même temps, les subventions versées aux 500 opérateurs de l’État tels que les chambres de commerce, Météofrance, le CNRS ou encore l’Inserm vont êtres réduites de 2% par an sur les trois prochaines années. Les taxes qui financent ces agences pourraient être supprimées ou remplacées par des crédits budgétaires.
Effectifs stables
Autre objectif affiché : la stabilisation du nombre de fonctionnaires. L’Éducation, la Police et la Justice ayant le droit de recruter, les efforts en terme d’effectifs seront ainsi réalisés sur les autres ministères à raison de 2 % par an juqu’en 2017, ce qui permettra d’arriver à l’équilibre, d’après les calculs de Matignon.
Manuel Valls n’a pas précisé quels seraient les ministères les plus “touchés” par cette nouvelle salve d’économies, mais le député UMP Xavier Bertrand a déclaré à demi-mot, dimanche soir lors du Grand rendez-vous Europe1/i>Télé/Le Monde, que la Défense serait dans le viseur. Il a même avancé “1,5 à 2 milliards d'euros par an [d’économies, NDLR] pendant 3 à 4 ans". Un chiffre démenti, dans la foulée, PAR Manuel Valls, qui a nié l’existence “d’un plan caché”, lors d’une interview sur TF1. Mais le Premier ministre a réaffirmé la nécessité pour tous les ministère de faire des efforts importants.
Les montants spécifiques des économies à réaliser ont été communiqués en privé à chaque ministère fin avril à l’occasion d’entretiens organisés par le secrétaire d'État au Budget, Christian Eckert, et le ministre des Finances, Michel Sapin. Des discussions sont encore en cours, les arbitrages définitifs devraient être connus en juin.
Le gouvernement Valls prévoit de financer son "pacte de responsabilité et de solidarité" avec notamment un plan d'économies de 50 milliards pour 2015-2017. Sur ces 50 milliards, 18 milliards doivent venir de l'État, 11 milliards des collectivités locales, 11 milliards de la protection sociale et 10 milliards de l'assurance-maladie.