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Les républicains fourbissent leurs armes contre le camp démocrate, à six mois des élections de mi-mandat. Ils comptent notamment citer Hillary Clinton à comparaître devant le Congrès au sujet de l'attentat de Benghazi, en septembre 2012.

Les républicains se mettent en ordre de bataille, à six mois des élections législatives cruciales pour le pouvoir en place. Leur principale arme : remettre sur le devant de la scène l’attentat du 11 septembre 2012 à Benghazi, en Libye, en pointant du doigt les manquements du département d’État américain. L’attaque du consulat américain avait coûté la vie à quatre ressortissants, dont l’ambassadeur Christopher Steven.

Depuis 2012, les conservateurs multiplient les auditions et les enquêtes sur ce dossier. Jeudi 8 mai, le Congrès a entériné la création d’une commission d’enquête spéciale sur l’attentat. À sa tête, Trey Gowdy, un élu du très conservateur Tea Party. Autant dire qu’il n’épargnera pas l’administration démocrate, et ne s’en cache pas.

"Chercher la vérité"

Interrogé, dans une émission de la chaîne Fox News, toute acquise à sa cause, sur son intention de citer l’ancienne secrétaire d’État à comparaître, Trey Gowdy assure : "Mon but est de chercher la vérité. Il ne s’agira pas [pour Hillary Clinton] de passer cinq minutes à se frapper la poitrine dans une salle de réunion. Il s’agira d’une déposition, en bonne et due forme". Puis, à la question de savoir si la démocrate pourra s’en sortir, il répond : "Je n’envoie pas des invitations à des soirées cocktails. Nous envoyons une citation à comparaître et nous attendons qu’elle s’y conforme. Si elle ne s’y conforme pas, elle souffrira des mêmes conséquences qu’une personne lambda, qui refuserait d’obéir à l’assignation d’un tribunal".

Le dossier représente une menace conséquente pour Hillary Clinton, et plus largement pour les démocrates. Car dans les faits, il pourrait s’avérer compliqué pour l’administration américaine de se défendre des lacunes sécuritaires pointées du doigt par les républicains dans l’affaire de l’attentat de Benghazi. Malgré les alertes dans les mois précédant l’attaque, les déficiences de sécurité connues autour des installations diplomatiques de Libye sont restées béantes.

Le camp républicain reproche en outre à l’administration d’Obama d’avoir sciemment cherché à cacher aux Américains que l’attentat avait été perpétré par des groupes terroristes, à un moment où Barack Obama était en pleine campagne pour sa réélection. Dans les jours qui ont suivi l’attaque, Susan Rice, ambassadrice américaine à l’ONU, a assuré à la télévision qu’une vidéo islamophobe diffusée sur YouTube avait vraisemblablement provoqué l’assaut spontané de manifestants. À ce moment-là, une vingtaine d’ambassades américaines dans le monde arabe était le théâtre de violentes manifestations.

Arrières pensées électorales

Mais un doute a rapidement été jeté sur cette version des faits, plusieurs éléments et témoignages tendant à privilégier la piste d’un acte planifié. Des milliers de pages de documents internes ont été fournies par l’exécutif au Congrès, mais le camp républicain suspecte la Maison Blanche d’avoir caché un certain nombre d’éléments, et poursuivent ardemment les investigations.

Hillary Clinton a déjà témoigné, plusieurs heures durant, devant le Congrès sur ce sujet, en 2013. Elle estime avoir été "totalement transparente". Steve Israel, le représentant qui surpevise la campagne démocrate à la Chambre, balaie les accusations républicaines d’un revers de la main : "Ce n’est qu’une stratégie républicaine pour intéresser leur base aux élections de mi-mandat [le 4 novembre]".

Et en privé, certains stratèges républicains interrogés par l’AFP concèdent le fait que la poursuite de l’enquête sur Benghazi leur sert avant tout à miner une éventuelle candidature d’Hillary Clinton à la Maison Blanche en 2016. Candidate officieuse, elle se trouve actuellement en tête des sondages.