Les séparatistes pro-russes de Donetsk, la plus grande ville de l’est du pays, ont défilé le 1er mai. Ils se sont emparés de plusieurs bâtiments publics sans rencontrer de réelle résistance.
La journée avait commencé dans le calme. À l'occasion du 1er mai, quelques centaines de séparatistes pro-russes ont manifesté à Donetsk pour appeler à la tenue d’un référendum sur l’indépendance de la ville, majoritairement russophone. Certains étaient cagoulés, mais le défilé s'est déroulé sans violence. "Le 11 mai, on espère pouvoir voter, et obtenir notre propre république de Donetsk", a affirmé une habitante.
Mais rapidement, la manifestation pacifique a tourné à la démonstration de force. Les séparatistes ont commencé par assiéger le bâtiment de la police municipale, qui est tombé facilement aux mains des hommes cagoulés.
Puis, ils ont encerclé le palais de justice régional, gardé par quelques dizaines de policiers anti-émeute. Le face-à-face tendu a laissé place à la violence : jets de pierre et de cocktails Molotov, auxquels la police a répliqué par des tirs de grenaille et de grenades assourdissantes. Mais les manifestants étaient plus nombreux, et les policiers n’ont eu d’autre choix que de se rendre et de déposer les armes.
"La police doit être avec le peuple ! Ils avaient promis de ne pas résister, qu’ils nous protègeraient", s'est insurgé un manifestant pro-russe.
Face à la déroute des forces de sécurité dans la partie orientale du pays, le président ukrainien a annoncé, en fin de journée, la réintroduction du service militaire obligatoire.