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Face à la vague de violences au Pérou, le président par intérim annonce l'état d'urgence à Lima
L'état d'urgence entre en vigueur mercredi à minuit au Pérou, après une vague de violence attribuée au crime organisé. Il s'agit de la première action d'envergure du président par intérim José Jeri depuis son arrivée au pouvoir il y a près de deux semaines,
José Jeri à Lima le 14 octobre 2025. © Gerardo Marin, AP

Le président par intérim du Pérou, José Jeri, a annoncé mardi 21 octobre l'état d'urgence à Lima et dans le port voisin de Callao afin d'endiguer la vague de violence et d'extorsions attribuée au crime organisé.

"L'état d'urgence, approuvé par le Conseil des ministres, entre en vigueur à 0 h (mercredi, soit 5 h GMT) pour 30 jours à Lima métropolitaine et au Callao", a déclaré José Jeri dans un bref message diffusé à la télévision publique. Dans le cadre de l'état d'urgence, le gouvernement peut envoyer l'armée patrouiller dans les rues et restreindre certains droits comme la liberté de réunion.

Il s'agit de la première action d'envergure du président par intérim depuis son accession au pouvoir il y a près de deux semaines, dans un pays où l'insécurité figure parmi les principales préoccupations de la population. Le gouvernement par intérim avait annoncé jeudi qu'il allait décréter l'état d'urgence à Lima face à la violence du crime organisé.

"La délinquance a augmenté de manière démesurée ces dernières années, causant une immense douleur à des milliers de familles et freinant en outre le progrès du pays. Mais c'est fini. Aujourd'hui, nous commençons à changer l'histoire de l'insécurité au Pérou", a déclaré José Jeri dans ce bref message à la nation. "Nous passons de la défensive à l'offensive dans la lutte contre le crime, un combat qui nous permettra de retrouver la paix, la tranquillité et la confiance de millions de Péruviens", a-t-il ajouté.

Manifestations contre l'insécurité et la classe politique

Lima avait déjà été partiellement placée sous état d'urgence entre mars et juillet, après l'assassinat d'un chanteur populaire de cumbia, Paul Flores, attribué au crime organisé.

La semaine dernière, des milliers de personnes ont manifesté dans tout le pays contre l'insécurité et la classe politique. À Lima, des heurts entre policiers et manifestants - les plus violents depuis le début du mouvement il y a un mois - ont fait un mort, tué par un policier, et au moins 113 blessés, dont une majorité de membres des forces de l'ordre, selon les données officielles. 

Depuis un mois, plus de 200 personnes ont été blessées lors des manifestations qui ont eu lieu dans le pays, dont des policiers, des manifestants et des journalistes.

La crise sécuritaire au Pérou, qui affecte notamment les transports avec au moins 47 chauffeurs de bus assassinés depuis janvier sur fond d'extorsion, a précipité la destitution de la présidente Dina Boluarte le 10 octobre. Le président du Parlement José Jeri assure jusqu'en juillet 2026 la présidence par intérim du pays en proie à l'instabilité gouvernementale.

Avec AFP