À Paris, un proche conseiller d'Omar el-Béchir, le président soudanais visé par un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale, a tenu à apaiser les rapports orageux entre Khartoum et les pays occidentaux à cause de la crise au Darfour.
AFP - Le gouvernement soudanais souhaite "normaliser" les relations avec les pays occidentaux, a assuré jeudi un haut responsable soudanais en visite à Paris, affirmant que la procédure judiciaire de la CPI contre le président Omar el Béchir était vouée à l'"échec".
"Notre visite vise à normaliser les relations", a déclaré Nafie Ali Nafie, proche conseiller de M. Béchir, lors d'une conférence de presse à Paris.
"Le dialogue est important et utile. Cette visite a eu d'excellents résultats", a dit M. Nafie à la tête une délégation qui a rencontré mardi le chef de la diplomatie Bernard Kouchner et le secrétaire d'Etat britannique aux Affaires étrangères Mark Malloch-Brown. La délégation a également eu des entretiens à l'Elysée avec des conseillers du président Sarkozy.
"Il existe des problèmes en Afrique beaucoup plus compliqués que le Darfour. Or l'Occident adopte vis-à-vis de ces problèmes une attitude beaucoup plus modérée que celle qu'il a envers le Dafour", a-t-il déploré.
Le mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) émis début mars contre Béchir, accusé de crimes de guerre et contre l'humanité au Darfour, n'est qu'un "chantage et un outil politique occidental visant à recoloniser l'Afrique", a-t-il poursuivi.
"La CPI prétend régler le problème du Darfour, se mêler des élections au Soudan, et elle pensait que le gouvernement soudanais allait s'effondrer, mais elle a échoué dans son action. Le gouvernement soudanais en est sorti plus fort que jamais", a-t-il déclaré.
Interrogé sur l'expulsion par Khartoum de 13 ONG internationales du Darfour quelques jours après la décision de la CPI, il a affirmé que leur départ n'avait "pas eu de conséquences négatives".
"Nous ne permettrons pas le retour des 13 ONG expulsées, car elles oeuvraient contre les intérêts de notre pays, mais la coopération est ouverte pour recevoir d'autres organisations si nécessaire", a-t-il dit.
Sur le sort des deux humanitaires de l'ONG française Aide médicale internationale, enlevées le 4 avril à Nyala (sud Darfour), il a assuré que "beaucoup d'efforts" étaient déployés. "Nous avons pris contact avec les ravisseurs, très bientôt vous aurez de bonnes nouvelles", a-t-il dit.