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Alstom opte pour General Electric sans tourner le dos à Siemens

Alors que le gouvernement a annoncé avoir saisi l'Autorité des marchés financiers, le conseil d'administration du groupe français Alstom a annoncé, mercredi, examiner de manière prioritaire "l'offre ferme" de l'américain General Electric.

Le conseil d’administration d’Alstom a annoncé, mercredi 30 avril, étudier de manière prioritaire "l'adossement de ses activités énergie à GE" qui a déposé "une offre ferme" d'un montant de 12,35 milliards d'euros. Une décision rendue publique avant l'ouverture de la Bourse.

Dans son communiqué, le fabricant français d’équipements électriques et ferroviaires précise que l’offre de General Electric (GE) représente une valeur d’entreprise de 11,4 milliards en incluant 1,9 milliard d’euros de trésorerie nette et 0,9 milliard d’autres éléments de passif net.

Alstom, qui resterait une entreprise cotée recentrée sur le ferroviaire, a confié à un comité d’administrateurs indépendants le soin d’examiner en profondeur l’offre de GE "en tenant compte des intérêts de l’ensemble des parties prenantes, y compris ceux de l’État français".

Alstom ne ferme pas la porte à Siemens

Alstom a toutefois décidé de ne pas entrer en négociations exclusives avec le groupe américain. Le groupe se réserve "le droit de répondre à des offres non sollicitées" pour la reprise de l'ensemble de ses activités énergie et d'entrer en discussions avec des candidats "dont le sérieux et l'intérêt des projets pourraient conduire à une meilleure offre". Évoquant Siemens, qui a officialisé mardi 29 avril son intention de faire une offre, Alstom dit avoir "pris connaissance" de la déclaration d'intérêt du groupe allemand, qui aura un "accès équitable à l'information lui permettant, le cas échéant, de soumettre une offre ferme".

Moins d'une heure après, le groupe allemand a annoncé avoir amélioré son offre à Alstom, proposant de lui céder aussi ses métros. Ces derniers jours, des sources évoquaient une offre de GE de 13 milliards de dollars en numéraire (9,4 milliards d’euros) pour les mêmes actifs, qui regroupent notamment les turbines pour centrales électriques, l’éolien et les systèmes de transmission de l’électricité.

Invité de France Inter mercredi matin, le Premier ministre Manuel Valls a estimé que le gouvernement français "a été entendu" sur le dossier Alstom. Il s’est félicité qu'"aucune discussion exclusive" avec l'américain General Electric n'ait été engagée dans l'immédiat.

L’État demande "une égalité de traitement stricte"

Suspendu en Bourse depuis vendredi 25 avril, Alstom avait annoncé dimanche qu’il poursuivait sa réflexion stratégique. Alors que la branche énergie du groupe français emploie près de 9 000 personnes en France, le gouvernement a de nouveau tenté mardi de peser sur le dossier en recevant les syndicats et en annonçant avoir saisi l’Autorité des marchés financiers (AMF) pour demander au conseil d’Alstom "une égalité de traitement stricte" entre l’offre de Siemens et de GE. L’AMF, en exprimant son souhait d’une reprise de la cotation d’Alstom mercredi, a ainsi demandé au conseil d’Alstom "d’examiner les différentes solutions de façon objective et professionnelle, sur la base de critères clairs".

Avec Reuters