Alors que le gouvernement a annoncé, mardi, avoir saisi l'Autorité des marchés financiers pour contrôler les négociations autour d'Alstom, une nouvelle solution impliquant EDF est évoquée, d'après le "Nouvel Observateur"
Comme si le dossier n'était pas déjà suffisamment compliqué. L'éventuel rachat par General Electric ou Siemens de la branche énergie d'Alstom a connu deux nouveaux épisodes, mardi 29 avril, à 24 heures de la décision par la conseil d'administration du géant industriel français.
Dans les deux cas, le gouvernement est à la manœuvre. L'un, la saisine de l'Autorité des marchés financiers (AMF), a été confirmé par le ministre de l'Économie Arnaud Montebourg, l'autre, une nouvelle solution en plus des offres de Siemens ou GE, est une information du site du magazine "Le Nouvel Observateur". De quoi s'agit-il ?
L'AMF à la rescousse. Arnaud Montebourg a saisi l'Autorité des marchés financiers pour qu'elle s'assure de "l'égalité de traitement stricte entre l'offre de Siemens et de General Electric". Le gouvernement veut ainsi que les négociations sur la cession de l'activités énergie d'Alstom soient menées de manière "transparentes et non discriminatoires", a indiqué une source proche du dossier au journal "Le Monde". Une manière de dire que l'État ne veut pas que son favori, Siemens, parte avec un handicap sur General Electric, dont l'offre est jugée plus alléchante par la direction d'Alstom.
EDF à la rescousse. Et si le dossier Alstom ne se résumait plus à un mano à mano entre l'Allemand Siemens et l'Américain General Electric ? Le "Nouvel Observateur" assure, mardi 29 avril, que l'État a trouvé un sauveur français de la filière énergie d'Alstom. EDF aurait, d'après les informations du magazine, été appelé à la rescousse dans un schéma qui ressemble à une nationalisation partielle d'Alstom.
Cédric Pietralunga est journaliste économique au quotidien "Le Monde"
L'État vendrait, dans ce nouveau scénario, une partie des 84 % qu'il détient dans l'électricien afin de récupérer les fonds nécessaires pour renflouer Alstom. D'après le "Nouvel Observateur", cette cession rapporterait six milliards d'euros à l'État qui les utiliserait pour racheter les parts de Bouygues dans Alstom (29 %) et pour injecter des liquidités dans le groupe en difficulté.
Ce scénario franco-français a, cependant, été formellement démenti par l'État. Le gouvernement a indiqué, mardi, n'avoir aucune intention de céder des titres d'EDF dans le cadre du dossier Alstom.