Afin de mettre un terme au conflit opposant les taxis aux voitures de tourisme avec chauffeur (VTC), le député socialiste Thomas Thévenoud a remis un rapport au Premier ministre. Il préconise 30 propositions pour moderniser le métier de taxi.
Chargé mi-février du dossier polémique sur l'opposition entre les chauffeurs de taxi et leurs concurrents, les voitures de tourisme avec chauffeur (VTC), le député socialiste Thomas Thévenoud a présenté, jeudi 24 avril, les conclusions de son rapport. Dans une trentaine de propositions, il met surtout en avant le besoin de moderniser les taxis, qui ne répondent plus toujours aux besoins des clients et de mieux encadrer l'activité des VTC.
Concernant les taxis, qui avaient bloqué en février les rues de plusieurs villes de France pour protester contre l'activité jugée déloyale des VTC, il souhaite qu'ils puissent utiliser la "maraude électronique". Cette dernière permettrait aux clients de pouvoir géolocaliser en temps réel les taxis disponibles à proximité, via des applications sur leurs téléphones portables. Le député veut en revanche l'interdire pour les VTC.
Thomas Thévenoud préconise aussi un prix unique pour la course d'approche, la création d'un forfait pour les aéroports et une généralisation du paiement par carte bancaire dans les taxis. Le député propose en outre de rendre ces derniers plus reconnaissables avec une couleur unique. Ces idées ont pour l'instant été bien accueillies par les représentants de cette profession. "Globalement, les propositions qui sont faites aujourd'hui ne vont pas résoudre tous les problèmes, mais vont dans le bon sens", a ainsi déclaré sur RTL Alain Griset, le président de l'Union nationale des taxis.
Du côté des VTC, le député se déclare favorable au maintien du moratoire décidé récemment sur l'immatriculation de nouveaux véhicules. "Ce serait dramatique pour des centaines d'entrepreneurs, qui ont investi dans des véhicules pour lancer leur activité", a réagi très négativement Yan Hascoet, le PDG de l'entreprise de VTC Chauffeurs privés. Le rapport souligne également qu'il est nécessaire de soumettre les chauffeurs de VTC à une formation et leurs véhicules à un contrôle technique tous les six mois. Il entend aussi immatriculer les opérateurs VTC et leur imposer une tarification claire et au forfait.
Enfin, Thomas Thévenoud demande au gouvernement de mettre un terme au système Uber-pop, qui met en relation des particuliers utilisant leur véhicule contre rémunération et des clients. "Uber est un groupe financé pour partie par Google, qui à travers un dispositif d'optimisation fiscale international échappe à l'impôt en France et dont le modèle économique repose notamment sur la pratique du taxi clandestin", peut-on lire dans ce rapport. Ce service est déjà interdit à Bruxelles et à Berlin. Le service de répression des fraudes a ouvert une enquête en France contre cette pratique.
Avec AFP et Reuters