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Depuis plusieurs semaines, 150 Syriens se sont installés dans un square de Saint-Ouen, tout près de Paris, et vivent dans des conditions précaires. Les Verts ont réagi lundi en demandant à l'État de "réquisitionner un lieu d'accueil d'urgence".

Depuis plusieurs semaines, Saint-Ouen est devenue la ville refuge pour de nombreux Syriens. Installés dans un square, ils sont environ 150 à avoir débarqué dans cette commune limitrophe du 18e arrondissement de Paris. Certains viennent de Homs. D'autres d'Alep ou encore de Lattaquié. Ils ont quitté leur pays "à cause des violences", parfois dès 2011. Et n'ont trouvé d'autre refuge, en arrivant à Paris, que ce jardin public coincé derrière un hôtel Formule 1, à quelques mètres du périphérique.

Parmi eux, Yayha, 44 ans, un ancien prothésiste dentaire originaire de Homs, qui parle couramment français. Interrogé par l’AFP, il raconte avoir "tout abandonné", avec femme et enfants lorsque la Syrie s'est embrasée. Laissant derrière lui une belle villa et toute perspective de retour, ils s'est d’abord rendu au Liban, puis en Algérie, en Égypte, de nouveau en Algérie, au Maroc, en Espagne via l'enclave de Melilla, et enfin en France : "On a frappé à toutes les portes", assure-t-il. "Au départ, on voulait rester en Espagne. Mais la situation là-bas est compliquée".

Parmi toutes les familles présentes dans ce parc, certaines dorment dans des voitures tandis que d’autres se réfugient à la mosquée. Face à tant de détresse, les Verts ont demandé à l'État, lundi 21 avril, "de réquisitionner un lieu d'accueil d'urgence pour que ces personnes puissent ne pas dormir à la rue en attendant que leur demande d'asile soit examinée". EELV déplore que le nombre de réfugiés ait atteint "les 2 millions, pour l'essentiel au Liban, en Jordanie, en Turquie ou en Irak, que la Suède leur accorde systématiquement l'asile, que l'Allemagne a promis d'en accueillir 10 000, alors que la France a promis d'en accueillir... 500".

Demandes d’asile en cours

Du côté de la préfecture de Bobigny, on se dit "conscient" des difficultés. Mais le préfet de Seine-Saint-Denis Philippe Galli a indiqué à l’AFP qu"aucune demande d'asile" n'a à ce jour "été déposée" par les réfugiés syriens, avant de préciser que les services de l'État allaient se mobiliser pour les accompagner. "Dès mardi, une équipe pluridisciplinaire composée de l'OFPRA, de la Préfecture et de la DRIHL ira à leur rencontre pour préciser leur parcours et leur permettre de bénéficier du dispositif associé au statut de demandeur d'asile, notamment en matière d'hébergement et de soins", a ajouté Philippe Galli.

Selon Sabreen Al-Rassace, de l'association Revivre, les démarches ont été engagées vendredi 18 avril. "Mais les procédures administratives, c'est long. Et là on est dans l'urgence. D'autant que de nouvelles familles continuent d'arriver", assure la militante, qui réclame "l'ouverture d'un gymnase" où "l'installation de tentes" dans le parc.

En attendant, riverains et militants associatifs continuent de se mobiliser ; ils ont notamment lancé des appels aux dons pour régler les nuits d'hôtel et collecter des vêtements et des médicaments. L'association France terre d'asile et le Haut commissariat aux réfugiés se sont rendus sur place, avec un médecin, pour évaluer les besoins, notamment médicaux. "La solidarité ne peut pallier la carence des services de l'État, soulignent les Verts.

Avec AFP