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Le Premier ministre libyen, Abdallah al-Theni, a démissionné dimanche après avoir été la cible d'une attaque, alors qu'il était accompagné de sa famille. Il avait été chargé de former un nouveau gouvernement il y a moins d'une semaine.

Le Premier ministre libyen Abdallah al-Theni, chargé par le Congrès général national (CGN, le Parlement du pays) de former un nouveau gouvernement, a annoncé dimanche 13 avril dans un communiqué qu'il démissionnait de son poste après avoir été attaqué.

Les assaillants s'en sont pris au Premier ministre et sa famille sur la route de l'aéroport en Libye, et ils ont ensuite volé son véhicule, précise Marine Casalis, correspondante de FRANCE 24 en Tunisie. 

Dénonçant une "attaque traître" contre lui et sa famille la veille, il a rejeté sa confirmation par le Parlement comme chef du gouvernement, tout en assurant qu'il continuerait à gérer les affaires courantes jusqu'à la nomination d'un nouveau Premier ministre.

M. al-Theni, 60 ans, n'a pas donné plus de détails sur cette attaque. Mais une source au sein de son cabinet a indiqué à l'AFP qu'elle avait été menée par "une milice" sur la route de l'aéroport, sans faire de victime.

Une nomination qui avait été polémique

Le CGN avait nommé Adullah al-Theni le 8 avril après avoir limogé Ali Zeidan, destitué en mars dernier. Ce dernier avait dû abandonner la tête du gouvernement pour n'avoir pu empêcher un pétrolier battant pavillon nord-coréen de charger du brut dans le port d'Al-Sedra, tenu par les rebelles autonomistes de l'Est libyen.

Mardi, le Parlement a confirmé dans ses fonctions M. al-Theni, un colonel de l'armée à la retraite, le chargeant de former un nouveau cabinet dans un délai d'une semaine.M. al-Theni, qui était ministre de la Défense dans le cabinet d'Ali Zeidan et ne revendique aucune appartenance politique, a bénéficié du soutien des islamistes.

Mais sa confirmation comme Premier ministre a été qualifiée d'"illégale" par certains députés dans la mesure où elle a été adoptée par seulement 42 voix sur 76 députés présents, le Congrès comptant près de 200 membres. Ces députés ont accusé les islamistes de "coup de force" et d'avoir profité de "l'absence de la majorité des membres pour les mettre devant le fait accompli".

Depuis le limogeage de M. Zeidan, le CGN, en proie à une lutte d'influence entre libéraux et islamistes, n'est pas parvenu à un consensus sur un nouveau Premier ministre.

Issu des premières élections libres en juillet 2012, le Congrès s'est attiré la colère d'une grande partie de la population lorsqu'il a décidé de prolonger son mandat, qui expirait début février, jusqu'en décembre 2014. Sous la pression de la rue, il a toutefois décidé récemment d'organiser des élections législatives anticipées et a adopté une loi électorale, mais sans fixer de date.

Avec AFP 

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