Plus de cinq mois après la disparition de Ghislaine Dupont et Claude Verlon, les deux journalistes de RFI assassinés dans le Nord-Mali, le parquet de paris a ouvert ce vendredi une information judiciaire.
C’est une nouvelle que les familles de Ghislaine Dupont et Claude Verlon attendaient depuis longtemps. Vendredi 11 avril, le parquet de Paris, qui conduisait jusqu’alors une enquête préliminaire sur le double crime des journalistes, a ouvert une information judiciaire. Un juge d’instruction va pouvoir enquêter – comme le réclamaient les proches des deux envoyés spéciaux de RFI.
Cette information judiciaire est ouverte contre X pour "enlèvement et séquestration en bande organisée en relation avec une entreprise terroriste", "assassinats en bande organisée en relation avec une entreprise terroriste" et "association de malfaiteurs en vue de préparer des crimes terroristes d'atteintes aux personnes".
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Le 2 novembre 2013, Ghislaine Dupont, 57 ans, et Claude Verlon, 55 ans, journaliste et technicien aguerris à RFI, en reportage à Kidal dans le nord du Mali, avaient été enlevés par des hommes armés devant le domicile d'un représentant touareg qu'ils venaient d'interviewer. Leurs corps avaient été retrouvés moins de deux heures plus tard par une patrouille française, à une douzaine de kilomètres à l'est de Kidal.
Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) avait revendiqué leur assassinat le 6 novembre dans un communiqué publié par l'agence de presse mauritanienne en ligne Sahara Medias. Peu de temps après, la justice française avait soupçonné un certain
Bayes Ag Bakabo, un Touareg lié à Aqmi, d’avoir orchestré l’enlèvement des deux journalistes.
Il est le propriétaire du pick-up beige qui a servi à enlever les deux Français. "Les papiers d'autorisation de circuler - à son nom - ont été retrouvés par les enquêteurs dans le véhicule. La veille de la prise d'otages, Baye a été vu dans Kidal à bord de ce pick-up. Il a été vu en train de remplir des bidons de carburant : trois jerricans de 40 litres chacun, retrouvés à l'arrière du 4X4", écrit RFI dans l'un de ses articles.
Dans un communiqué publié en mars, la famille et les proches de Ghislaine Dupont avaient demandé à être informés de toutes les informations recueillies durant l'enquête préliminaire. Le parquet de Paris avait alors indiqué qu'une demande d'entraide internationale était en cours, visant l'audition, après levée d'immunité, de fonctionnaires internationaux de la Minusma basés au Mali.
Le procureur de la République de Paris, François Molins, s'est rendu les 26 et 27 février au siège des Nations unies à New York pour évoquer cette demande. Il y avait parlé "des soupçons très précis" pesant sur ce Bayes Ag Bakabo, déjà pointé du doigt au Mali.
Avec AFP