Sans surprise, les députés espagnols ont rejeté en masse, mardi, le projet de référendum souhaité par la Catalogne sur son indépendance. Les autorités catalanes n'ont pourtant pas renoncé à cette consultation, prévue le 9 novembre.
Mardi 8 avril, le projet de référendum sur l’indépendance de la Catalogne a été massivement rejeté par les députés espagnols. Un revers politique pour les nationalistes catalans, qui, portés par une lame de fond dans l’opinion publique, entendent bien tenir une consultation le 9 novembre prochain.
Le président nationaliste de la région, Artur Mas, a immédiatement affirmé depuis Barcelone que ce "non douloureux" ne marquait pas un "point final" à son projet, mais que la Catalogne allait à présent chercher les "cadres légaux" pour organiser la consultation à la date prévue.
Farouchement opposé à un referendum, le chef du gouvernement de droite, Mariano Rajoy, avait affirmé un peu plus tôt à Madrid qu'il ne "conçoit pas une Espagne sans la Catalogne ni une Catalogne hors de l'Espagne et de l'Europe".
Devant la Chambre des députés, il venait d'écouter les représentants des partis nationalistes et indépendantistes catalans, venus plaider pour un transfert de compétences de l'État espagnol à la région, afin que celle-ci puisse organiser la consultation.
L’indépendance d’ici un an
Au terme de sept heures de débats, les députés ont, comme prévu, rejeté cette demande par 299 voix contre, 47 pour et une abstention. Le Parti populaire de Mariano Rajoy, l'opposition socialiste et plusieurs petits partis ont voté contre.
En dépit de ce revers, la Catalogne ne compte pas désarmer. L'Assemblée nationale catalane a présenté un calendrier devant conduire à une proclamation d'indépendance, même unilatérale, au plus tard le 23 avril 2015, jour de la Sant Jordi (Saint Georges), le saint patron des Catalans.
Et le référendum reste au cœur des débats. Le porte-parole du gouvernement catalan, Francesc Homs, a affirmé mardi qu'en vertu de son statut d'autonomie, obtenu en 2006, la Catalogne "dispose des compétences lui permettant d'organiser une consultation".
Une théorie contestée par les conservateurs au pouvoir à Madrid. Invoquant le "caractère indivisible" de la nation espagnole, ils ont juré que le référendum n'aurait pas lieu.
Les détracteurs du projet affirment que, selon la Constitution de 1978, la compétence d'organiser une telle consultation revient exclusivement à l'État central.
Avec AFP