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Reportage : Les ultranationalistes ukrainiens refusent de désarmer

Alors que le Parlement ukrainien a voté lundi une loi pour le désarmement des groupes paramilitaires, la milice d’extrême droite Pravy Sektor, qui fut en première ligne dans la contestation anti-Ianoukovitch, refuse de déposer les armes.

Ils refusent de désarmer. Malgré la chute du chef de l'État Viktor Ianoukovitch et la mise en place d’un pouvoir de transition, le groupe paramilitaire nationaliste Pravy Sektor (Secteur Droit), en première ligne dans la contestation pro-européenne, s'oppose à leur désarmement voulu par les autorités.

Dans les rues de Kiev, ils sont toujours là, armes à la main, montant la garde sur les barricades de la place Maïdan. "Nous ne faisons pas confiance à ce gouvernement", assène à ce titre un des militants nationalistes interrogé par France 24. Il faut dire que les rapports sont plutôt délétères entre Pravy Sektor et les autorités publiques. Lundi 31 mars, un membre de ce groupe radical avait ouvert le feu dans le centre de Kiev, blessant trois personnes, dont le maire-adjoint de la capitale. Selon le ministre de l’Intérieur Arsen Avakov, le jeune homme était ivre. Le 25 mars dernier, l’un des responsables de la milice, Olexandre Mouzitchko, avait été tué lors d’une fusillade avec des policiers venus l’arrêter.

Pour tenter de mettre un terme à cette spirale de violence, le Parlement ukrainien a donc voté, mardi 1er avril, une loi obligeant tous les groupes paramilitaires à déposer leurs armes. "Le peuple ukrainien exige de l'ordre. Tous ceux qui portent des armes, en dehors de la police, de l'armée, du Service de sécurité et la Garde nationale, sont des saboteurs qui œuvrent contre l'Ukraine", a déclaré le président par intérim Olexandre Tourtchinov avant le vote.

Si certains membres de Pravy Sektor se sont exécutés en quittant leur place fort à Maïdan, d’autres refusent catégoriquement cette option. Pourtant, estime Sergueï Sobolev, un député ukrainien, le temps presse. Car Pravy Sektor fait des émules. "Des gangs violents ont commencé à utilisé leur nom… Il faut être clair : si c'est un parti politique, il doit se concentrer sur des activités politiques. Si ce sont des combattants qui veulent servir leur pays, ils doivent le faire au sein de l'armée régulière", a expliqué Sergueï Sobolev à France 24.

Le désarmement de Pravy Sektor constitue une exigence répétée de l'Union européenne et de la Russie, qui n'a de cesse de dénoncer la présence d'extrémistes parmi les contestataires. Moscou pointe régulièrement du doigt cette milice nationaliste pour discréditer les nouvelles autorités ukrainiennes pro-européennes.