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À Valence, les braqueurs font chou blanc, malgré un plan très ingénieux

Une dizaine d'individus ont tenté de dévaliser le dépôt d'une société de convoyeurs de fonds, à Valence (Drôme), lors d'une attaque particulièrement bien préparée. Faute d'avoir pu en ouvrir le coffre, ils n'ont emporté aucun butin.

AFP - Un dépôt de la société de convoyeurs de fonds Loomis a été attaqué à l'explosif mardi à Valence par des bandits très organisés qui ont bloqué la sortie du commissariat de police avec une voiture incendiée et ont semé des clous sur la chaussée.

Le procureur de la République de Valence, Jean-Pierre Nahon, a affirmé qu'aucun blessé n'était à déplorer dans cette opération "très bien préparée", commise par huit à dix membres de "la criminalité organisée".

Toutefois, selon les pompiers, une femme âgée habitant le voisinage a été évacuée pour des troubles de l'audition.

Le propriétaire de la voiture incendiée devant le commissariat a été "kidnappé, séquestré et ligoté", avant d'être libéré, a précisé M. Nahon.

"Les malfaiteurs n'ont emporté aucun butin," a pour sa part affirmé à l'AFP Franck Vilain, directeur de la division Sud-Est de Loomis.

"Les malfrats - certains grimés en policiers, tous cagoulés et très bien armés - n'ont pas réussi à ouvrir le coffre, qui était très protégé", a confirmé le procureur.

Les malfaiteurs se sont enfuis à bord de trois voitures, dont un véhicule 4X4, en tirant à l'arme automatique "en l'air et sur les côtés, sans volonté de tuer mais avec celle de neutraliser les services de police", a encore souligné le magistrat.

Aucun d'entre eux n'avait été interpellé en fin d'après-midi.

Outre la voiture incendiée, les malfrats avaient poussé l'ingéniosité jusqu'à crever les pneus de 7 à 8 voitures de police et à semer des clous sur la chaussée pour retarder l'intervention des policiers.

Même souci du détail sur les lieux du cambriolage : deux véhicules ont bloqué l'avenue où se situait le dépôt, derrière la gare, vers 05H00, pendant que le troisième était utilisé pour arracher une grille avec une corde.

Le commando a ensuite fait exploser à l'aide de trois charges l'intérieur du centre Loomis, sans toutefois parvenir à faire sauter la porte d'accès à cette dernière, selon une source proche de l'enquête.

Une patrouille de police, à l'extérieur lors des faits, a pu se rendre rapidement sur place, essuyant de nombreux tirs d'"armes de guerre", selon le procureur. De nombreuses douilles ont été retrouvées sur place.

Les policiers ont recueilli mardi matin le témoignage des habitants du quartier réveillés par trois violentes explosions ressenties à plusieurs centaines de mètres à la ronde.

Un voisin a indiqué à la presse avoir été menacé par un homme armé et encagoulé, portant un brassard de police, qui s'est adressé à lui "avec un accent méridional".

"Un homme est passé devant chez moi, il m'a dit +police, rentrez chez vous+, mais ce n'était pas un policier", a déclaré un autre habitant, Lucien Maury, 76 ans.

Les locaux de Loomis où travaillent 46 personnes ont été dévastés par l'explosion, la verrière du toit est en miettes et des débris jonchent la rue, a constaté un journaliste de l'AFP.

Les pompiers ont mis plusieurs heures à consolider l'édifice ébranlé par les explosions, les enquêteurs ne parvenant à y pénétrer qu'en milieu de matinée.