À la suite de l'occupation du siège de la marine à Sébastopol et de la capture de son commandant, Kiev a menacé les autorités de Crimée de représailles. Le chef de la marine ukrainienne a été libéré dans la nuit de mardi à mercredi.
Le commandant de la marine ukrainienne a finalement été libéré dans la nuit de mardi à mercredi. Après l'occupation du siège de la marine à Sébastopol et la capture du commandant en chef des forces navales de l'Ukraine, mercredi 19 mars, le contre-amiral Serguiï Gaïdouk, Kiev avait vivement réagi, lançant un ultimatum aux forces pro-russes, afin qu'elles libèrent l’officier. Le cas échéant, le président ukrainien Oleksandre Tourtchinov avait assuré que les preneurs d’otages seraient exposés à "une réponse adéquate".
Dans la soirée, Moscou avait également appelé les dirigeants de la Crimée à libérer le chef de la marine ukrainienne. Le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou a "prié la direction de la République de Crimée de libérer le commandant en chef des forces navales de l'Ukraine, le contre-amiral Serguiï Gaïdouk, et de ne pas empêcher son départ pour l'Ukraine", indique le communiquait du ministère.
Une demande russe qui n'est pas restée sans suites. Le commandant de la marine ukrainienne Serguiï Gaïdouk ainsi que "tous les autres otages civils détenus par les militaires russes et les représentants des nouvelles autorités autoproclamées"de la Crimée ont donc été libérés dans la nuit, a affirmé la présidence ukrainienne dans un communiqué.
Drapeaux russes à l'entrée de la base ukrainienne
Le quartier général de la marine ukrainienne, à Sébastopol, est tombé aux mains des milices pro-russes. Mercredi 19 mars, environ 200 hommes en civil ont investi les bâtiments et ont déployé trois drapeaux russes à l’entrée de la base. En fin de matinée, les miliciens ont affirmé avoir capturé le chef de la marine ukrainienne.
Le secrétaire du Conseil de sécurité nationale et de défense ukrainien, Andriï Paroubiï a annoncé mercredi que l'Ukraine avait décidé d'introduire les visas pour les Russes.
"Nous avons chargé le ministère des Affaires étrangères d'introduire un régime de visas avec la Russie", a-t-il déclaré.
"Ils sont environ 200, certains sont cagoulés. Ils ne sont pas armés et aucun coup de feu n'a été tiré de notre côté. Les officiers se sont barricadés à l'intérieur du bâtiment", a expliqué en milieu de matinée le porte-parole de la marine ukrainienne.
Dans la foulée de la prise du QG de la marine, à Sébastopol, d’autres forces russes ont mis la main sur une base ukrainienne située à Novo-Ozerne, dans l’ouest de la Crimée. Une cinquantaine de militaires ukrainiens ont été contraints de quitter la base sous la surveillance de leurs homologues russes et n’ont pas opposé de résistance.
Kiev a immédiatement annoncé le départ pour la péninsule du ministre ukrainien de la Défense, Igor Tenioukh, et du vice-Premier ministre Vitali Iarema, pour "mettre fin à l’escalade du conflit" sur la péninsule séparatiste. Un ministre, qui a participé à une réunion du gouvernement à Kiev, a précisé que l'objectif de ces déplacements était "de s'assurer que le conflit ne prenne pas une nature militaire".
Le Premier ministre de Crimée, Sergueï Aksionov, a immédiatement fait savoir qu’il ne dialoguerait pas avec Kiev, et que les ministres n’entreraient pas sur le territoire criméen. "Ils ne sont pas bienvenus en Crimée. Personne ne les laissera entrer en Crimée, ils seront renvoyés", a-t-il assuré, cité par Interfax.
itPlus tôt, le chef des armées ukrainiennes avait assuré que les soldats ukrainiens resteraient en Crimée, bien que le président russe Vladimir Poutine ait signé un décret l’intégrant dans la Fédération de Russie. Une signature qui lui a immédiatement attiré une salve de critiques internationales.
Le contre-torpilleur américain Truxtun a entamé, mercredi, une journée de manœuvres en mer Noire avec les marines roumaine et bulgare, a annoncé un responsable de l'aéronavale américaine.
Avec Reuters et AFP