![Mondial-2014 : "On est capables de fabriquer des maillots 100 % français" Mondial-2014 : "On est capables de fabriquer des maillots 100 % français"](/data/posts/2022/07/19/1658209451_Mondial-2014-On-est-capables-de-fabriquer-des-maillots-100-francais.jpg)
Le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg a jeté un pavé dans la mare en s'insurgeant contre la fabrication à l'étranger des maillots de l'équipe de France. En réponse, une société de vêtements a proposés ses maillots made in France.
Les maillots de l'équipe de France pour la prochaine Coupe du monde en juin 2014 au Brésil ne sont pas vraiment du goût du ministre du Redressement productif. Interrogé par une auditrice de RTL, mardi 11 mars, Arnaud Montebourg a déploré qu’ils ne soient pas fabriqués en France : "Je ne comprends pas comment on peut aller faire fabriquer en Thaïlande ce qu’on fait très bien chez nous. (…) Donc, je ne suis pas content".
Selon lui, la Fédération française de football (FFF) doit montrer l' exemple. "Ce n'est pas mon rôle de donner des cartons jaunes à ceux qui donnent les cartons jaunes habituellement. Mais l'état d'esprit dans lequel nous retravaillons sur le ’made in France’, c'est que toutes les forces de la société, tout le monde s'y met", a insisté Arnaud Montebourg. "Les Français, dans leur vie quotidienne, à la mesure de leurs moyens (...), doivent le faire. Et une fédération française de football a des moyens. Donc, franchement, je ne suis pas content", a-t-il ajouté.
Difficile de rivaliser avec Nike
En réponse à ces critiques du ministre du Redressement productif, Ultra Petita, une marque française de vêtements de sports en a profité pour proposer ses services à la FFF. "On s’est amusé cette nuit. On a fait une maquette de trois maillots pour les joueurs", raconte à FRANCE 24, Julie Chazarenc, la co-fondatrice de cette société.
Cette jeune entrepreneuse assure pouvoir fournir des équipements à Franck Ribéry et ses coéquipiers : "S’ils veulent passer par nous, on est capables de fabriquer des maillots pour l’équipe de France en France". Le seul hic ? Le contrat entre la FFF et Nike. "Il est difficile de s’aligner", déplore Julie Chazarenc. Depuis 2011, la marque américaine verse en effet, 42 millions d’euros à la FFF pour apposer sa griffe sur la tenue des Bleus. Autre frein, la différence au niveau des coûts de production entre une fabrication 100% tricolore et des maillots provenant d’usines asiatiques. En Thaïlande, le salaire minimum ne s’élève qu’à 300 Baht seulement (environ 6,66 euros) par jour. "Fabriquer en France c’est cher. On est vraiment assassinés au niveau des charges. C’est sûr que si on avait le volume de production de Nike, on délocaliserait. Pas en Asie, car c'est contre nos principes, mais à l'étranger c'est sûr, pour être plus compétitif", admet avec réalisme la directrice d’Ultra Petita.
Mais à sa petite échelle, l’entreprise peut se permettre de garder une implantation locale. Alors que la sérigraphie et la broderie sont réalisées par des ateliers français basés en Île-de-France et dans les Landes, les maillots sont fabriqués dans une usine installée dans la région toulousaine. La société, dont le siège est basée à Puteaux, fourni principalement des clubs amateurs. Le 100% français est même devenu un argument de vente : "Dans nos deux magasins sur Paris, les gens nous demandent de plus en plus où sont fabriqués nos maillots. Ils aiment l’idée qu’on fabrique en France, c’est un vrai atout. Même si on est deux ou trois euros plus cher, cela fonctionne, car ce sont des petits volumes".
Après sept ans d’existence, Julie Chazarenc regrette juste de ne pas pouvoir proposer un "made in France" pour l’ensemble de sa collection de vêtements : "C’est compliqué de trouver des usines de textile en France. On n’en trouve pas. Je lance vraiment un appel pour qu'on puisse fabriquer entièrement nos tee-shirts ou nos polos dans l'Hexagone". Un appel déjà lancé il y a quelques mois par Arnaud Montebourg. Depuis son entrée au gouvernement, le ministre s’efforce de populariser le "made in France". Il est notamment apparu vêtu d’une marinière en couverture d’un magazine pour promouvoir le textile tricolore.