logo

Un an après la mort d'Hugo Chavez, le bilan de son successeur Nicolas Maduro est mitigé. Le Venezuela est toujours empêtré dans un climat social tendu et fait face à d'importantes difficultés économiques.

Le climat politique et social reste tendu au Venezuela, un an après la mort du charismatique leader Hugo Chavez. Le successeur du Commandante, Nicolas Maduro, apparaît à l’image de son mentor : adulé par une partie de la population, fortement critiqué par l’autre.

"Maduro, c'est le président idéal. C'est celui qui pouvait le mieux poursuivre l'œuvre de Chavez. Il reste fidèle à la doctrine socialiste", lance Ismaël Carbona, un sympathisant de l’ancien leader bolivarien. "Bien sûr, il ne sera jamais à la hauteur de Chavez, mais il a la même vision que lui, le même idéal. C'est pour cela que le peuple l'aime."

Des prix "deux à trois fois plus élevés"

Un idéal notamment économique. Comme Hugo Chavez, Nicolas Maduro met en effet un point d’honneur à lutter contre la fuite des capitaux, compliquant de fait l'importation de certains produits, comme le lait ou la farine. Le pays, bien qu’habitué à ces restrictions depuis 2005, a connu les plus importantes pénuries alimentaires de son histoire. L’inflation, elle, a atteint les 56 % en 2013, un record.

"Il n'y a aucun produit de base. Quand il y en a, c'est hors de prix. Moi, maintenant, je ne fais plus de liste de course, j'achète seulement ce que je trouve", se lamente une Vénézuélienne dans les rayons dépouillés d’un supermarché. "Quand on arrive à trouver un produit, son prix est deux ou trois fois plus élevé qu'il y a six mois, commente une autre. Parfois, les prix augmentent même du jour au lendemain".

Face à ces mauvais résultats économiques, la popularité de Nicolas Maduro est passée sous la barre des 50 %.

"Une copie caricaturale d’Hugo Chavez"

"Maduro n'a pas réussi à construire sa propre personnalité politique. Il a seulement tenté d'imiter Chavez mais il n'a pas son charisme, son intelligence, son autorité naturelle, sa popularité et son sens de l'humour. Il reste une copie caricaturale d'Hugo Chavez", analyse le politologue Luis-Vicente Leon.

Ces dernières semaines, des manifestations anti-gouvernement ont embrasé le Venezuela. "Le pays se portait mieux avec Chavez. Lui au moins tenait fermement les rênes du pouvoir. Il y avait une vraie stabilité, même si tout n'était pas parfait", explique Freddy Figueroa, étudiant.

Accalmie dans la crise sociale : mercredi 5 mars, une série de cérémonies officielles est prévue dans le pays en l'honneur du défunt Chavez.