Quatre personnes ont été tuées, samedi, dans l'explosion d'une voiture piégée à Hermel, un fief du Hezbollah visé pour la seconde fois en moins d'un mois. Le Front al-Nosra au Liban a revendiqué l’attaque, menée en réponse aux crimes commis en Syrie.
Le "Front al-Nosra au Liban" a revendiqué un attentat meurtrier à la voiture piégée qui a fait au moins quatre morts et quinze blessés samedi à Hermel, un fief du Hezbollah dans l'est du Liban. Dans un communiqué publié sur son compte Twitter, le groupe, considéré comme une branche d'Al-Qaïda en Syrie, a affirmé que cette attaque avait été menée en représailles à l'implication de l'organisation chiite dans la guerre en Syrie, aux côtés des forces du régime de Bachar al-Assad.
"Nous avons mené une deuxième attaque-suicide contre le bastion du parti de l'Iran (Hezbollah, NDLR) dans la ville de Hermel, pour répondre à ses crimes commis contre notre peuple et son insistance à envoyer davantage de mercenaires pour tuer le peuple syrien", a affirmé le groupe. "Face aux massacres qu'il commet, nous ne pouvions que lui rendre la pareille dans son fief pour le pousser à revoir ses calculs", a-t-il ajouté. Le Front al-Nosra au Liban a déjà revendiqué deux attentats meurtriers en janvier contre des fiefs du mouvement chiite libanais
L’explosion de samedi s'est produite près d'une station-service qui fait partie d'un réseau caritatif mis sur pied par Mohammad Hussein Fadlallah, un des plus grands dignitaires chiites libanais, mort en 2010. D’après une source proche des services de sécurité, la déflagration aurait provoqué un énorme incendie qui a gêné l'arrivée des secours. Le ministre de l'Intérieur, Marwan Charbel, a affirmé que l’attaque avait été commise vraisemblablement par un kamikaze.
Explosion d’une bombe à Beyrouth
Cet attentat est le deuxième perpétré dans cette ville en moins de trois semaines, le premier, survenu le 16 janvier, ayant causé la mort de trois personnes. L'attaque est d'autre part la septième à frapper un fief du Hezbollah depuis que le mouvement chiite a envoyé des hommes combattre les rebelles syriens aux côtés des troupes du président Bachar al-Assad.
Peu après l'attentat à Hermel, une bombe a explosé près d'un bureau de la chaîne de télévision du Hezbollah, Al-Manar, à Ouzaï, un faubourg de Beyrouth, ont indiqué des sources proches des services de sécurité. On ignore s'il y a des victimes.
Le ministre Marwan Charbel a reconnu que la situation empirait "de jour en jour" dans le pays, sur fond de rivalités religieuses attisées par la guerre civile en Syrie. La plupart des attentats-suicides sont commis par des Libanais, illustration de la contagion que subit le pays, a-t-il souligné.
Avec AFP et Reuters