
Michael Schumacher entame un "processus de réveil" plus d’un mois après avoir été plongé dans un coma artificiel à la suite d'un grave accident de ski survenu à Méribel (Savoie). Le processus "pourra durer longtemps", a prévenu sa porte-parole.
Plusieurs médias français l’annonçaient. C’est désormais officiel. Le septuple champion de Formule 1, Michael Schumacher, se trouve en phase de réveil progressif, plus d’un mois après avoir été plongé dans un coma artificiel à la suite d'un grave accident de ski survenu à Méribel (Savoie).
Les sédatifs administrés au pilote allemand, toujours en soins intensifs à l'hôpital de Grenoble, sont "depuis peu diminués, afin d'entamer un processus de réveil, qui pourra durer longtemps", a déclaré, jeudi 30 janvier, sa porte-parole Sabine Kehm dans un communiqué.
Celui-ci confirme les informations du "Journal du Dimanche" (JDD), qui, citant des "sources hospitalières non autorisées", indiquait le 26 janvier que ‘Schumi’ était en phase de réveil progressif. Toujours selon le "JDD", l’Allemand pourrait se réveiller avec des "pertes fonctionnelles", sans préciser leur nature. Une information corroborée par le quotidien "l’Equipe" dans son édition du mercredi 29 janvier.
Des séquelles très graves
Les médecins décident généralement de la sortie du coma artificiel, une fois que la pression dans la boîte crânienne est redevenue basse et stable. "Quand on enlève doucement la sédation et que la pression reste correcte, cela détermine l'arrêt complet du coma artificiel", explique à l'AFP le Pr Gérard Audibert, responsable de l'unité de réanimation neurochirurgicale du CHU de Nancy. Le patient revient alors à son "état de base clinique". Il peut rester dans le coma, cela arrive, ou se "réveiller" progressivement.
À la sortie du coma artificiel, les médecins sont attentifs aux réactions du patient. "On va tester pour voir si on arrive à communiquer avec lui, s'il répond aux stimulations verbales, avec des ordres du type ‘serrez-moi la main’, ‘fermez ou ouvrez les yeux’", explique le Pr Audibert.
Interrogé par RTL.be, Steven Laureys, neurologue au CHU de Liège, se montre très prudent quant à l’issue de ce réveil. "Les séquelles après un traumatisme comme cela sont très graves. Les chances de retrouver le patient comme il a été avant sont quasi inexistantes."
Fixé sur le handicap définitif deux ans après l'accident
Un avis partagé par Gary Hartstein, ancien délégué médical de la F1. Sur son blog, ce spécialiste en anesthésie et en médecine d'urgence indique : "Il est extrêmement peu probable que le Schumacher que l'on connaissait avant l'accident revienne. Il faudra considérer comme un triomphe de la résistance humaine le fait qu’il soit encore en mesure de marcher, de se nourrir, de s'habiller, et de conserver certains aspects significatifs de sa personnalité."
Après la phase de réveil, "la route peut être encore très longue et on a vu des patients s'améliorer entre un et trois ans après un accident", explique à l’AFP le Dr Bernard Vigué, anesthésiste-réanimateur au CHU de Bicêtre. "Le temps au bout duquel le patient peut récupérer de son accident sur le plan neurologique et la qualité de cette récupération restent impossibles à pronostiquer avec certitude aujourd'hui", selon le Pr Jean Mantz, chef du département d'anesthésie-réanimation du groupe hospitalier parisien Bichat-Beaujon-Louis Mourier. Selon le Pr Audibert, on peut être fixé sur le handicap définitif consécutif à un traumatisme crânien environ deux ans après l'accident.
Avec AFP