
L'Égypte juge depuis mercredi 20 journalistes de la chaîne qatarie. On reproche à certains d'avoir propagé de "fausses nouvelles" et à d'autres d'appartenir à une organisation terroriste.
Vingt journalistes d’Al-Jazira, dont quatre étrangers, sont jugés depuis mercredi 29 janvier en Égypte. Sur les 20 accusés, seuls huit d’entre eux sont détenus, les 12 autres étant recherchés par les autorités.
Les journalistes étrangers, parmi lesquels on compte deux Britanniques, un Australien et un Néerlandais, sont notamment accusés d'avoir diffusé "de fausses nouvelles", a indiqué mercredi le ministère public.
La justice égyptienne reproche aux seize autres, des Égyptiens, d'appartenir à une "organisation terroriste" et d'avoir "porté atteinte à l'unité nationale et la paix sociale", peut-on lire dans un communiqué émanant du parquet.
Sanglante répression des partisans de Morsi
Le parquet n'a pas révélé l'identité de ceux qui sont derrière les barreaux. Mais trois journalistes de la chaîne qatarie, l'Australien Peter Greste, l'Égypto-Canadien Mohamed Adel Fahmy et l'Égyptien Baher Mohamed, avaient été arrêtés le 29 décembre dans un hôtel du Caire.
Le parquet les avait accusés d'entretenir des liens avec les Frères musulmans, considérés par les autorités, dirigées de facto par l'armée, comme une organisation terroriste.
Après la destitution du président islamiste Mohamed Morsi le 3 juillet par l'armée, les nouvelles autorités se sont lancées dans une sanglante répression contre ses partisans.
"Terroristes"
La façon dont Al-Jazira avait couvert la répression n'a pas été du goût du pouvoir alors en place. Les responsables politiques ont accusé la chaîne de prendre fait et cause pour les Frères musulmans.
En les déclarant "terroristes", le gouvernement a de fait placé les centaines de milliers de membres de la confrérie sous le coup d'articles du code pénal qui prévoient la peine de mort pour ses dirigeants et cinq années de prison pour toute personne participant à leurs manifestations.
Avec AFP