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La justice ordonne de débrancher une femme enceinte morte cérébralement

La justice texane a ordonné qu'une femme enceinte en état de mort cérébrale, maintenue artificiellement en vie conformément à la loi de l'État, soit débranchée. Selon les avocat de la famille, le fœtus est "distinctement anormal".

Un juge du comté de Tarrant a ordonné vendredi 24 janvier qu'une jeune femme enceinte et morte cérébralement soit débranchée conformément aux vœux de sa famille et contre celui de l'hôpital du Texas (sud) qui la traitait.

Marlise Munoz , la jeune femme de 33 ans doit être débranchée d'ici lundi 17 heures (23h00 GMT), selon le jugement.

La loi texane

Le sort tragique de la jeune femme avait fait récemment la Une des journaux américains alors que famille et hôpital se disputaient sur la conduite à suivre.

Marlise Munoz, une femme de 33 ans alors enceinte de 14 semaines, s'était effondrée chez elle en pleine nuit le 26 novembre dernier, victime vraisemblablement d'une embolie pulmonaire alors qu'elle s'était levée pour s'occuper de son fils aîné, âgé de 15 mois.

Hospitalisée au John Peter Smith (JPS) Hospital de Fort Worth, elle y avait été prononcée en état de mort cérébrale mais gardée artificiellement en vie car enceinte, comme le veut la loi du Texas.

Un fœtus "anormal"

Le très conservateur Texas est l'un des 12 États ayant adopté une réglementation stricte obligeant la poursuite du maintien en vie, quelle que soit l'avancée d'une grossesse. Mercredi, les avocats de la famille avaient fait savoir que le fœtus qu'elle portait, aujourd'hui de 22 semaines, était "distinctement anormal", ce que la famille craignait depuis l'accident.

"Même à ce stade précoce, les extrémités du bas du corps sont déformées à tel point qu'on ne peut déterminer le sexe", avaient précisé les avocats, en expliquant que le fœtus avait été "privé d'oxygène durant une période indéterminée (lors de l'embolie de sa mère).

Vendredi, l'hôpital a fait savoir dans un communiqué "qu'il était sensible à l'impact potentiel que pouvait avoir cette décision de justice sur les parties en présence et allait consulter le bureau du procureur".

L'association Compassion et Choix, qui milite en faveur du droit à vouloir mourir, a indiqué que "cette histoire tragique va bien au-delà d'un cauchemar vécu par une famille".

Avec AFP