
Après la prise de la ville par les djihadistes de l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL), les habitants de Fallouja qui avaient fui les violents combats commencent à retourner chez eux.
La vie reprend doucement son cours à Fallouja. Les habitants qui avaient fuit les combats entre l'armée et les djihadistes de l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL) ont commencé samedi 11 janvier à regagner peu à peu la ville toujours tenue par des insurgés armés. Les combats, mais aussi le manque d'approvisionnement en eau, en nourriture et en carburant, avaient poussé 13 000 familles à fuir Fallouja vers les provinces voisines. La plupart des commerces ont rouvert sous le contrôle d'hommes armés : des membres de l'EIIL mais aussi des membres de tribus hostiles au gouvernement.
Le Conseil de sécurité de l'ONU a apporté vendredi son soutien au gouvernement irakien, dominé par les chiites, dans sa lutte pour reprendre Fallouja ainsi que la ville proche de Ramadi dont plusieurs quartiers avaient également été pris la semaine dernière par l'EIIL.
La police et des tribus étaient parvenus vendredi à reprendre aux mains des djihadistes deux quartiers de Ramadi, une ville 40 kilomètres plus à l'ouest, chef-lieu de la province d'Al-Anbar, frontalière de la Syrie. C'est la première fois que des hommes armés prennent aussi ouvertement le contrôle de zones urbaines depuis l'insurrection qui a suivi l'invasion américaine de 2003.
Tensions entre sunnites et chiites
À Fallouja, un responsable religieux, cheikh Abdulhamid Jadua, a appelé vendredi lors de la prière hebdomadaire les cheikhs de la région à intervenir pour résoudre la crise, tout en prévenant que le gouvernement ne devait pas "avoir recours à l'armée pour les combats à l'intérieur des villes".
Après avoir déployé des renforts tout autour de la ville, l'armée a de son côté assuré qu'elle ne mènerait pas d'assaut dans l'immédiat, pour éviter des victimes civiles.
Une attaque contre Fallouja risque d'aggraver les tensions entre la minorité sunnite et le gouvernement, et constitue un défi de taille pour les forces gouvernementales qui n'ont encore jamais mené une opération de cette ampleur depuis le départ des derniers soldats américains il y a deux ans.
La crise à Al-Anbar et la persistance d'un niveau élevé de violences dans le reste du pays constituent l'une des menaces les plus importantes pour le Premier ministre chiite Nouri al-Maliki, au pouvoir depuis huit ans, à quelques mois des élections législatives prévues en avril.
Avec AFP