Au Venezuela, le meurtre d’une ancienne miss et de son compagnon a relancé le débat sur la criminalité dans le pays. Face à la grogne populaire, le président Nicolas Maduro a annoncé le lancement d’une réflexion pour endiguer ces violences.
Au Venezuela, le meurtre d’une ancienne Miss nationale a suscité une vive émotion dans ce pays particulièrement touché par la criminalité. Ce drame a contraint le président Nicolas Maduro à proclamer l’union sacrée face à ce fléau et à organiser une réunion d’urgence pour endiguer le phénomène.
Les cadavres de Monica Spear Mootz, Miss Venezuela 2004 reconvertie dans la télévision, et de son compagnon Thomas Henry Berry, un homme d'affaires de 39 ans, ont été retrouvés sans vie dans la nuit de lundi à mardi 7 janvier. Ils se trouvaient à bord de leur voiture, dans le nord du pays.
Maya, la fille du couple, a été hospitalisée suite à une blessure à la jambe. Les autorités ont expliqué qu’une embuscade avait été tendue sur l’autoroute pour les dépouiller. Sept personnes ont été interpellées, alors qu’elles étaient en possession des biens appartenant aux deux victimes.
Vers une loi de pacification nationale
Dès le lendemain de l'homicide, des personnalités locales du monde du cinéma, du théâtre et de la télévision se sont rassemblées à Caracas. Présente dans le cortège, la célèbre actrice vénézuélienne Elba Escobar s’est confiée : "Je ne sors plus. […] Les mères ne dorment plus, nous passons nos nuits à attendre que nos fils rentrent à la maison."
Mercredi, le président Maduro et son principal opposant, le gouverneur Henrique Capriles, ont tenu une réunion d’urgence en compagnie d’une centaine de maires et des gouverneurs afin de dessiner les contours d’un plan d’action contre ces violences. Le chef d'État a annoncé la planification "d’un mois d’actions" pour permettre l’édification d’"un plan conjoint et une loi de pacification nationale".
"Personne ne peut rester les bras croisés, le meurtre, la violence, le massacre de cette jeune Vénézuélienne et de son époux est une gifle pour tous. Nous devons tous assumer notre responsabilité, j'assume la mienne", a-t-il déclaré, appelant l'opposition à collaborer à ce plan.
"Nous devons avancer vers la coordination et la centralisation des polices nationales, régionales et municipales", a-t-il martelé, tout en plaidant pour le désarmement de la population.
L’un des taux d’homicides les plus élevés d’Amérique latine
Selon une évaluation officielle effectuée en 2009, entre neuf et quinze millions d’armes circuleraient dans ce pays de 29 millions d’habitants. Un chiffre gigantesque en comparaison aux 40 000 permis de port d'armes officiellement délivrés par les autorités.
En dépit des lourds budgets déployés pour tenter d’endiguer la violence dans le pays, le Venezuela présente l’un des taux d’homicides les plus élevés d’Amérique latine. Il est compris entre 39 pour 100 000 habitants en 2013 selon les chiffres du ministère vénézuélien de l'Intérieur et 79 pour 100 000 selon ceux de l'ONG Observatoire vénézuélien de la violence.
Avec AFP