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Vague de froid : les États-Unis paralysés par le "Polar Vortex"

Les Américains n’ont pas connu de telles températures depuis plus de 20 ans. Le mercure est descendu à plus de -50 degrés dans certaines villes des États de l’Est et du Midwest. Plus d’une dizaine de personnes en sont mortes.

Vols annulés et aéroports au ralenti, écoles fermées, centres d'hébergement de sans-abris saturés : les Américains affrontent, depuis plusieurs jours, un froid record dans le centre et le nord-est du pays. De telles températures n'ont pas été constatées depuis des années et les habitants sont appelés à rester chez eux.

Multipliant les appels à la prudence, les autorités affirment que, dans ces conditions, des lésions graves de la peau surviennent après quelques minutes d'exposition seulement. "Les températures les plus froides en presque 20 ans touchent le nord et le centre des États-Unis en suivant un front de froid arctique", explique le service de météorologie américain (NWS). "Combinées à des vents en rafales, ces températures tomberont en ressenti à des niveaux potentiellement mortels".

Ces intempéries ont déjà fait plus d’une dizaine de morts, parmi lesquelles, celle d'un ouvrier employé au salage des routes, écrasé par un monticule de sel de 30 mètres dans la région de Philadelphie. À Chicago, quatre hommes, âgés de 48 à 63 ans, sont morts durant le week-end de crises cardiaques, alors qu'ils déneigeaient devant chez eux, selon le "Chicago Tribune". Plusieurs cas d’hypothermie mortelle et d’accidents de la route ont également été signalés.

Plus froid que sur Mars ou au Pôle Sud

Le service de météorologie américain (NWS) a relevé dans la journée du lundi 6 janvier des températures de 10 à 20°C inférieures à la normale saisonnière dans les deux Dakota, le Minnesota, l'Iowa, le Wisconsin, le Michigan, le Nebraska et dans le Montana. C’est ce dernier État qui affiche, jusqu’à présent, le record de froid avec une température ressentie de -53°C. En comparaison, le mercure au même moment au Pôle Sud était "seulement" de -34°C.

À Brimson, dans le Minnesota, le mercure a plongé à -40°C, cinq degrés de moins que sur la planète Mars, où Curiosity, le "rover" de la Nasa, a mesuré le 2 janvier une température de -36°C.

Le pire reste pourtant à venir et plusieurs dizaines de records de froid pourraient être battus d'ici mardi dans plusieurs régions. Selon les prévisions des météorologues, un redoux pourrait survenir dans la journée de mercredi.

En attendant, les chutes de neige du Missouri à la région des Grands Lacs doivent se poursuivre, tandis que le nord-est du pays, dont New York et Washington, subit, à son tour, cette vague de froid depuis lundi soir.

Fortes perturbations dans les aéroports

Les transports dans ces régions sont fortement perturbés, à commencer par les aéroports. Lundi, quelque 4 400 vols ont été annulés et 3 500 autres retardés, selon les données du site de surveillance aérienne FlightAware.com.

À Chicago, où il faisait -24°C dans l'après-midi, plus de la moitié des vols programmés à l'aéroport international O'Hare ont été supprimés, notamment à cause des cuves de kérosène gelées. Le froid est si extrême que les équipes au sol ne peuvent rester plus de quinze minutes sur le tarmac, ce qui retarde considérablement la préparation des avions.

La compagnie JetBlue a préféré annuler tous ses vols prévus au départ des trois aéroports de la région de New York [John F. Kennedy, La Guardia et Newark] et de Boston de lundi 17h00 (22h00 GMT) à mardi 10h00 (15h00 GMT).

Transport pétrolier également touché

Les voies de chemin de fer ne sont pas en reste. Par précaution, le gouverneur de l'État de New York, Andrew Cuomo, a décrété l'état d'urgence, tandis que la compagnie ferroviaire Amtrak a annoncé que le trafic serait réduit dans le nord-est dans la journée de mardi.

Autre conséquence du froid polaire, le transport de la production pétrolière dans le Nord-Dakota et dans le Texas - où les températures enregistrées sont les plus froides de ces 40 dernières années - sera également perturbé. Mais les compagnies pétrolières Continental Resources et Hess Corp ont indiqué qu'elles ne s'attendaient pas à des perturbations significatives.

Avec AFP et Reuters