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La provocation de Shinzo Abe

Dans la revue de presse internationale, ce vendredi, les réactions outragées à la visite de Shinzo Abe au sanctuaire de Yasukuni, les rêves de milliardaires libertaires de nouveaux paradis fiscaux et les Femen qui s'illustrent en Allemagne.

De nombreux journaux reviennent sur cette visite controversée, jeudi, du Premier ministre japonais sur le sanctuaire de Yasukuni. Et si la presse japonaise affirme que  Shinzo Abe n’avait pas voulu "offenser", la presse chinoise, ce matin, est offusquée. Pour le China Daily, le Premier ministre japonais est un "vrai danger". Sa visite, écrit l’éditorialiste, est une "insulte intolérable" à la Chine et à la Corée du Sud. Le quotidien chinois rappelle que le sanctuaire de Yasukuni symbolise le passé militariste du Japon, son impérialisme et que pas moins de 14 grands criminels de guerre y sont enterrés.

Dans un dessin en Une, le journal représente un Premier ministre qui s’incline devant un mort qui lui offre une épée, une manière de représenter la volonté qui se cache derrière cette visite, selon le journal, de re-militariser le Japon.

Un point que souligne également le South China Morning Post. Le journal rappelle que le gouvernement de Shinzo Abe a récemment augmenté le budget de la Défense. Mais le quotidien ne croit plus à cette politique de pacifisme positif, comme l’appelle le gouvernement japonais. Pour le quotidien, il y a un risque d’enlisement régional.

Un enlisement régional que craint également la presse la presse britannique. Notamment dans un édito très alarmiste du Independent qui rappelle que les relations entre la Chine et le Japon sont déjà très tendues en raison d’une dispute sur la souveraineté des iles Senkaku que revendiquent les 2 pays. Une nouvelle crise pourrait dégénérer en un conflit désastreux. Et pour ceux qui trouveraient l’analyse exagérée, l’éditorialiste rappelle qu’en 1914, personne n’aurait pu croire que l’assassinat de l’archiduc François Ferdinand d’Autriche, à Sarajevo, aurait pu déclencher la première guerre mondiale.

Avec une telle politique, la popularité du Japon dans la région est en baisse. Surtout en Corée du Sud (qui, comme la Chine a beaucoup souffert de l’impérialisme Japonais du début du 20e siècle). Selon une étude, citée par le quotidien coréen, Chosun Ilbo, le Japon n’obtient qu'une note de 2,5 sur 10 d’opinions favorables auprès du public sud-coréen. C’est à peine plus que la Corée du Nord (pourtant le grand ennemi). A titre de comparaison, les Etats Unis obtiennent un peu plus de 5 sur 10, et la Chine, tout juste un peu moins. Pire, il y a un an, quelques jours après le retour au pouvoir de Shinzo Abe, deux-tiers des sud coréens voyaient encore le Japon comme un vrai partenaire commercial. Aujourd’hui, ils sont moins d’un quart.

On quitte l’Asie pour le grand large que certains milliardaires rêvent d’habiter. Ils appellent ça les Seestead, ce qui est une référence aux Homestead, cette loi, qui dans les années 1860, permettaient de s’allouer des propriétés dans l’Ouest des Etats Unis.
Et bien, le Independent raconte comment plusieurs projets évoquent la possibilité d’habiter un jour des iles artificielles au milieu des océans, et d’en faire de nouvelles propriétés. La réflexion vient de milliardaires libertaires qui rêvent de reconstruire des sociétés, complètement libres, sans lois, et surtout sans impôts. L’un de ces projets serait même déjà bien avancé et pourrait voir le jour au large du Nicaragua et de l’Honduras.

Mais le rêve semble assez difficile à réaliser, explique le journal. D’abord certains gouvernements s’opposent déjà à laisser partir leurs milliardaires. C’est le cas des Etats Unis : un citoyen américain paierait toujours ces impôts aux Etats Unis (à moins de renoncer à sa nationalité). Et puis, il y a un autre une autre questions que pose le quotidien : les appartements sur ces iles seraient extrêmement chers. Du coup, qui laverait les toilettes ? se demande le Independent.

On termine, par les Femen, qui une nouvelle fois font parler d’elles, en Allemagne. Et plus précisément, à Cologne, où une étudiante en philosophie s’est déshabillée en pleine messe de Noël dans la cathédrale , en inscrivant sur son corps, : "Je suis Dieu" et en prenant une posture de Christ.

La jeune fille de 19 ans, n’a pas eu le temps de vraiment commencer son discours, qu’elle s’est fait exclure par des gardiens. Joséphine Witt, c’est son nom, n’est pas une inconnue. Elle avait s’était déjà dénudée à Hanovre, devant le président Poutine, ou en Tunisie (ce qui lui a valu 29 jours de prison). Interrogée par le quotidien Die Welt, elle explique qu’elle voulait alerter sur le fait qu’en Allemagne, il n’y a pas de séparation entre l’église et l’Etat. Le journal note que le cardinal, qui ce jour-là, à 80 ans, présidait sa dernière messe de Noël n’a pas semblé très perturbé et a immédiatement inclus dans son sermon, une prière pour la jeune étudiante.