Le collectionneur et marchand de vins indonésien Rudy Kurniawan a été reconnu coupable de contrefaçons de grands vins français, une activité qui lui avait rapporté des millions de dollars, par un tribunal de New York. Il risque 40 ans de prison.
Le collectionneur et marchand de vins indonésien Rudy Kurniawan a été reconnu coupable, mercredi 18 décembre, à New York, de contrefaçons de grands vins français. Après moins de deux heures de délibération, les 12 jurés l'ont reconnu coupable des deux chefs d'accusation retenus contre lui. L’homme âgé de 37 ans est resté de marbre à l’énoncé du verdict.
De Bourgognes des domaines Romanée-Conti, Ponsot ou Roumier aux plus grands Bordeaux tel les Petrus, Kurniawan aurait contrefait plus de 1 000 bouteilles de grands crus. Un juge fédéral prononcera sa peine à une date ultérieure. Il risque un maximum de 40 ans de prison et une amende.
Pléthore de preuves
Lors du procès, entamé le 10 décembre, l'accusation avait produit foison d'éléments à charge contre celui qui était encore il y a quelques années adulé comme l'un des plus grands experts de vins au monde. Elle avait montré à l'audience de fausses bouteilles de grands crus, fausses étiquettes, cire, tampons et cahiers de notes retrouvés chez Kurniawan en Californie au moment de son arrestation en mars 2012, ainsi que des photos et emails.
C'était un "faussaire de vins prolifique, qui, dans sa cuisine en Californie, avait assemblé tout ce dont il avait besoin", avait déclaré mardi lors de son réquisitoire le procureur Joseph Facciponti. Kurniawan disait avoir "une cave magique, dont il a vendu les vins à des victimes partout dans le monde. Mais il n'y avait pas de magie, seulement les mensonges de l'accusé", avait-il ajouté, rappelant que Kurniawan avait ainsi gagné des millions de dollars. "Cette affaire est une affaire de mensonges et de cupidité", avait-il insisté.
Du reconditionnement pour "protéger" les vins
La défense, qui n'a présenté qu'un seul témoin, a en vain plaidé la bonne foi, affirmant que Kurniawan n'avait jamais cherché à tromper personne. Vu les quantités de bouteilles de vins qu'il achetait et revendait, " à un moment, il allait commencer à acheter de fausses bouteilles", dans un marché où la contrefaçon est "endémique", avait déclaré mardi son avocat Jerome Mooney, affirmant que son client n'était "pas assez éduqué pour voir la différence".
Face aux photos de ce qui avait été retrouvé chez lui, il avait tenté de minimiser et d'expliquer que Kurniawan avait effectivement reconditionné certains vins chez lui, "pour les protéger". La question d'éventuelles complicités, dans cette activité particulièrement lucrative, n'a pas été abordée au procès.
Avec AFP