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Sanctions contre l'Iran : Washington étoffe sa liste noire

Les États-Unis ont ajouté à leur liste noire des individus et des sociétés, qu'ils soupçonnent de soutenir le programme nucléaire iranien, en contournant les sanctions économiques déjà mises en places contre Téhéran.

Les États-Unis ont annoncé, jeudi 12 décembre, avoir ajouté à leur liste noire une dizaine d'entreprises et d'individus soupçonnés de contourner le programme de sanctions internationales contre l'Iran.

Ces sociétés et leurs dirigeants, majoritairement iraniens, sont ciblés notamment pour avoir apporté leur soutien au programme nucléaire que Téhéran est soupçonné de développer à des fins militaires sous couvert d'activités civiles, ont affirmé le département d'État et le ministère du Trésor dans un communiqué commun.

Éviter de nouvelles sanctions

Cette annonce intervient alors que l'administration américaine cherchait à éviter que le Congrès ne prenne de nouvelles sanctions contre le régime de Téhéran, de crainte qu'elles ne fassent capoter l'accord intérimaire conclu entre la communauté internationale et l'Iran le 24 novembre à Genève.

Cet accord "n'interfère pas et n'interférera pas avec nos efforts sans relâche, destinés à démasquer et atteindre tous ceux qui soutiennent le programme nucléaire de l'Iran ou qui cherchent à contourner les sanctions", a toutefois averti David Cohen, sous-secrétaire au Trésor en charge de la lutte anti-terroriste, cité dans ce même communiqué.

Au terme des mesures annoncées jeudi, les sociétés et dirigeants visés verront leurs éventuels avoirs aux États-Unis gelés, et toute société américaine ou faisant des affaires aux États-Unis auront pour interdiction de commercer avec eux.

Washington determiné à faire respecter les sanctions existantes malgré l'accord

L'accord conclu à Genève entre le groupe G5+1 [États-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne] et l'Iran limite pendant six mois les activités nucléaires du pays, en échange d'un allègement partiel des sanctions occidentales, qui étouffent l'économie iranienne. Il doit conduire à un accord global d'ici un an.

"L'allègement qui a été offert ne représente qu'une fraction des sanctions, dont la pression continuera de se faire sentir sur les six prochains mois", a déclaré jeudi le secrétaire américain au Trésor, Jacob Lew, lors d'une intervention devant une organisation humanitaire juive à Washington.

Au cours de cette période, l'Iran continuera ainsi de perdre environ "30 milliards" de dollars de revenus pétroliers, a ajouté Jacob Lew devant l'American Jewish Joint Distribution Committee, assurant que l'accord intérimaire "n'affaiblit" pas la détermination des États-Unis à faire respecter les sanctions existantes.

Avec dépêches (AFP et REUTERS)