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La ville de Detroit autorisée à se placer en faillite

Devant l'ampleur des dettes accumulées par Detroit, la justice américaine a autorisé mardi la ville à se placer en faillite. Les syndicats d'employés municipaux,craignant pour leur retraites, ont déjà annoncé leur intention de faire appel.

Avec la dette la plus importante des États-Unis, la ville de Detroit a obtenu mardi 3 décembre l’autorisation de se placer en faillite. Après des semaines de délibérations, le juge Steven Rhodes a ainsi donné l’occasion à la ville américaine de renégocier sa dette à l'abri de ses créanciers. Detroit accumule 18 milliards de dollars de créances et connaît une chute de ses recettes fiscales,

"Pour enrayer ce déclin, attirer de nouveaux habitants, se revitaliser et se renforcer, Detroit a besoin d'aide", a encore déclaré le magistrat, admettant que les retraites dues par la ville à ses anciens employés pourraient in fine être abaissées.

D’après le droit fédéral, Detroit était en droit de se placer sous la protection du "Chapitre 9", le régime des faillites réservé aux municipalités, qui permet notamment de suspendre le remboursement de sa dette et de la restructurer.

Fait inhabituel, le juge a pris soin d'expliquer sa décision avant même d'en révéler la teneur, assurant devant une salle d'audience bondée que la faillite de Detroit était "une solution courue d'avance" et qu'elle aurait dû avoir lieu il y a plusieurs années.

Retraites menacées?

Certains créanciers, notamment des fonds de retraite d’employés municipaux, ont déjà annoncé qu'ils feraient appel. Ces derniers redoutent qu’une telle procédure ne conduise à une coupe dans les retraites versées par la ville.

La mise en faillite, qui pourrait , par ailleurs, pousser l'institut des Arts de Detroit à fermer ses portes, risque également de compliquer la tâche des municipalités américaines, qui ont besoin d'emprunter auprès des marchés pour se financer.

Fleuron de l’industrie automobile, Detroit a été frappé de plein fouet par le déclin du secteur et a vu sa population se réduire de moitié en soixante ans sur fond de déliquescence des services publiques et de flambée de la criminalité.

Avec AFP et REUTERS