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Washington conseille aux avions de ligne survolant la mer de Chine de se signaler

Sans accepter les règles imposées par Pékin, qui demande à tout appareil étranger traversant la mer de Chine orientale de se signaler, Washington recommande aux compagnies aériennes américaines d'indiquer leurs plans de vol aux Chinois.

Signe de la montée des tensions en mer de Chine orientale, les États-Unis ont recommandé vendredi 29 novembre aux compagnies aériennes américaines de signaler au préalable aux autorités chinoises leurs plans de vol dans cette région du monde.

La directive américaine fait suite à la montée des tensions dans cette mer au-dessus de laquelle Pékin a instauré unilatéralement la semaine dernière une "zone aérienne d’identification" (ZAI), en demandant à tout appareil étranger traversant le secteur de se signaler aux autorités chinoises.

La zone en question couvre les îlots inhabités au cœur du contentieux territorial entre la Chine et le Japon, appelés Senkaku par Tokyo et Diaoyu par Pékin. Le Japon administre ces îlots, situés à environ 150 km des îles japonaises Yaeyama, mais Pékin conteste qu’ils soient japonais.

Washington refuse de plier

En vertu des nouvelles règles fixées par Pékin, tout appareil étranger doit signaler son plan de vol aux autorités chinoises, rester en contact radio et répondre rapidement aux demandes d’identification, ou encore présenter des marquages clairs de nationalité et d’immatriculation.

"Le gouvernement américain attend des compagnies aériennes américaines opérant à l’étranger qu’elles se conforment aux avis émis par des pays tiers", a déclaré le département d’État. Mais selon un responsable de l’administration Obama, cela ne signifie pas que Washington accepte les nouvelles réglementations instaurées par Pékin.

Mercredi, déjà, Jen Psaki, porte-parole du département d'État, avait déclaré que les compagnies américaines avaient reçu pour recommandation de prendre des mesures pour survoler en toute sécurité la mer de Chine orientale. "Nous demandons à la Chine de faire preuve de prudence et de retenue, et nous consultons les Japonais et les autres parties concernées dans la région", a déclaré vendredi à Reuters un responsable de l’administration américaine. Seules les deux principales compagnies aériennes nippones, ANA et Japan Airlines, ont été autorisées par Pékin depuis mercredi à ne plus s’identifier auprès des autorités chinoises lorsque leurs appareils traversent la zone.

Vols d’avions militaires japonais et coréens dans la zone

Jeudi et vendredi, Pékin a dépêché plusieurs chasseurs et un avion de détection dans la ZAI qu’il a instaurée unilatéralement en mer de Chine orientale. Les chasseurs ont décollé vendredi afin de mener une "surveillance efficace", a déclaré le porte-parole de l’armée de l’air chinoise, Shen Jinke.

Le Japon a pour sa part fait voler dix avions militaires, y compris des chasseurs F-15, dans cette zone, où Washington avait envoyé mardi deux bombardiers B-52 non armés en signe de soutien à son allié nippon. Ces appareils n’ont pas envoyé de signalement préalable à Pékin lorsqu’ils ont pénétré dans la "zone d’identification aérienne". La Corée du Sud y a également fait voler des avions.

Le ministre japonais de la Défense, Itsunori Onodera, a déclaré que l’armée japonaise n’avait signalé aucun appareil chinois dans la zone ces dernières heures. "Nous n’avons rien à signaler en termes de présence d’avions", a dit Onodera samedi à l’audiovisuel public NHK.

Avec dépêches (Reuters)