Le gouvernement malien a publié, mercredi, les résultats provisoires des législatives du 24 novembre. Aucun parti n’a remporté la majorité et la participation est décevante. Le second tour est prévu pour le 15 décembre.
Quelque 6,5 millions d'électeurs maliens sont à nouveau convoqués aux urnes. Selon les résultats provisoires des élections législatives annoncés mercredi 27 novembre par le gouvernement, aucun parti ou coalition de partis n’a obtenu la majorité. Le second tour aura lieu le 15 décembre.
Si le scrutin s'est déroulé dans le calme - seuls quelques incidents dans le Nord provoqués par des indépendantistes touareg ont été signalés - le taux de participation a, en revanche, déçu. Il ne s’élève qu’à 38,4 %, soit environ 10 points de moins qu'au second tour de la présidentielle du 11 août. Un chiffre bien "en deçà de nos attentes", a reconnu le ministre malien de l'Administration du territoire, Moussa Sinko Coulibaly, en annonçant les résultats provisoires.
Dès lundi, Louis Michel, chef des observateurs de l'Union européenne (UE) avait exhorté "tous les acteurs de la vie politique à une mobilisation" pour le second tour. "Dans le contexte particulier du Mali, voter n'est pas seulement un droit, c'est un devoir moral", avait-il estimé.
Un des challenges pour le Mali : constituer une opposition politique
Pour le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta dit "IBK", l'objectif de ce scrutin est de donner à son parti, le Rassemblement pour le Mali (RPM) et à ses alliés une majorité confortable dans la nouvelle Assemblée nationale de 147 membres. En face, Soumaïla Cissé, arrivé second à la présidentielle, a déjà confié qu’il se verrait bien chef de l’opposition parlementaire.
Au vu de la situation politico-militaire du pays, la formation d’une opposition démocratique est l'un des grands défis à relever pour le Mali. D'autant que, plus de 10 mois après l'intervention française et internationale pour les éradiquer, les groupes djihadistes continuent de mener attaques et attentats dans le nord du Mali.
Depuis fin septembre, ils y ont tué une dizaine de soldats maliens et tchadiens et des civils, dont les deux journalistes français de RFI enlevés et tués à Kidal (nord-est) le 2 novembre.
itFRANCE 24 avec dépêches (AFP)