Critiqué pour les conditions de travail des ouvriers sur les chantiers du Mondial, le Qatar s'est trouvé un défenseur en la personne du président de la Fifa. Selon Sepp Blatter, les médias européens devraient arrêter de critiquer "un pays arabe".
Alors que Sepp Blatter avait vivement critiqué l’attitude du Qatar dans le traitement des ouvriers sur les chantiers des futurs stades du Mondial, le président de la Fifa semble désormais prendre la défense du petit Émirat.
"Les attaques et critiques des médias, européens en particulier, contre un pays arabe sont injustes", a-t-il tonné devant les délégués de la Confédération asiatique réunis à Kuala Lumpur. "Nous les défendons. Nous avons pris la décision de jouer la Coupe du monde dans un pays arabe en choisissant le Qatar. Et nous allons jouer... en 2022 au Qatar", a-t-il clamé sous un tonnerre d'applaudissements.
Le président de la Fifa s’en est surtout pris à l’attitude de la France et l’Allemagne qui, selon lui, s'insurgent de manière hypocrite contre les conditions de travail des ouvriers étrangers. "N'oublions pas que de grandes entreprises européennes travaillent là-bas, et les entreprises sont aussi responsables de leurs travailleurs", a-t-il clamé.
Les Européens ont retourné leur veste
Pour Sepp Blatter, les Européens ont retourné leur veste. À l’époque du vote, explique-t-il, le couple germano-français était ravi de l’attribution de la coupe du Monde au Qatar. "Il y a eu une pression de la part des pays de l'Europe sur le Qatar pour organiser la Coupe du Monde car il y a de nombreux intérêts financiers. Deux d'entre eux, la France et l'Allemagne, ont mis la pression au moment du vote. Cela a été établi, ce n'est pas nouveau", a-t-il déclaré.
Deux jours plus tôt, le président de la Fifa avait pourtant jugé "inacceptable" la situation des travailleurs œuvrant pour la construction des stades du Mondial-2022. "Je suis convaincu que la Qatar prend la situation très au sérieux", avait-il poursuivi.
Dans un rapport publié le 18 novembre, Amnesty International a dénoncé une exploitation "alarmante" des travailleurs immigrés au Qatar et appelé l'Émirat à saisir l'occasion du Mondial-2022 pour démontrer son respect des droits de l'Homme. En réponse, le Qatar, jugeant "exagérées" les évaluations étrangères, a malgré tout promis que les droits des ouvriers seraient respectés sur les chantiers du Mondial. Le gouvernement a précisé que sa législation du travail avait été amendée et que ses inspecteurs seraient investis de pouvoirs plus importants pour la faire respecter.
Avec dépêches AFP