La Pologne a décrété un deuil national de trois jours après l'incendie qui a coûté la vie à 21 personnes dans un foyer pour sans-abri et défavorisés, dans la nuit de dimanche à lundi. Le président Lech Kaczynski réclame une enquête.
Un incendie d'origine encore inconnue a tué 21 personnes dans un foyer pour sans-abri et familles défavorisées dans la nuit de dimanche à lundi à Kamien Pomorski, dans le nord-ouest de la Pologne - bilan le plus lourd pour un sinistre dans le pays depuis 29 ans.
Le président polonais, Lech Kaczynski, qui s’est rendu sur place, tout comme le Premier ministre Donald Tusk, a proclamé lundi matin un deuil national de trois jours à partir de lundi minuit.
Arrivé à Kamien Pomorski, M. Tusk a promis devant les caméras de télévision "non seulement de nouveaux logements, mais aussi une aide matérielle aux familles des victimes".
"Il faut une enquête détaillée pour élucider toutes les circonstances de cette tragédie", a déclaré de son côté M. Kaczynski.
"Vingt-et-une personnes sont mortes. Il s'agit de l'incendie le plus meurtrier en Pologne depuis celui d'un asile pour malades mentaux à Gorna Grupa (nord-ouest), où 55 personnes avaient péri en 1980", a déclaré à l'AFP le porte-parole national des pompiers, Pawel Fratczak.
Les secouristes ont achevé dans l'après-midi les fouilles des deux étages du bâtiment complètement détruits par les flammes, sans trouver de nouveaux corps, a indiqué M. Fratczak.
Mais la police a annoncé lundi soir qu'elle était sans nouvelles de 11 habitants du foyer. "Nous avons actuellement 21 cadavres. Nous n'avons eu aucun contact avec 32 personnes, il en reste donc onze, si bien que le nombre de victimes pourrait être plus élevé", a déclaré un responsable de la police locale, Norbert Nowak, lors d'une conférence de presse.
Vingt-et-un blessés, dont un grièvement, ont été hospitalisés. Un enfant de dix-huit mois se trouve parmi les blessés, mais son état est "satisfaisant", selon un médecin cité par la chaîne de télévision privée TVN24.
Parmi les personnes hospitalisées se trouvent "principalement des gens qui ont fui ce bâtiment de deux étages en feu avant même l'arrivée des pompiers. Ils ont souvent sauté par les fenêtres. Ils souffrent de différentes fractures", a déclaré M. Fratczak.
Une équipe de psychologues a été dépêchée sur place pour aider les rescapés, et une enquête judiciaire a été lancée pour déterminer les causes de l'incendie qui restent pour l'instant inconnues.
"L'incendie s'est propagé à une vitesse incroyable", a raconté au téléphone à l'AFP un porte-parole des pompiers locaux, Daniel Kowalinski. "La caserne des pompiers est à 200 mètres du foyer, mais lorsqu'ils sont arrivés sur place, deux minutes après avoir été alertés, 80% du bâtiment étaient déjà en feu. Il n'y avait pratiquement pas de moyens de l'éteindre."
"Les gens ne pouvaient pas sortir de leurs chambres, les couloirs étaient en feu et enfumés. Les parents jetaient leurs petits enfants par les fenêtres pour que les pompiers et les témoins puissent les attraper", a-t-il ajouté.
"C'était un chaos total, des gens dont les vêtements étaient en feu sautaient par les fenêtres", a déclaré une des témoins de l'incendie, citée par l'agence PAP.
Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a transmis à M. Tusk un message de condoléances exprimant "sa profonde compassion aux familles des victimes et au peuple polonais", selon un communiqué diffusé à Bruxelles.
Lors de l'incendie, le toit du bâtiment et les deux étages construits en bois et éléments métalliques se sont partiellement effondrés sur le rez-de-chaussée en béton.
Cet ancien hôtel ouvrier de deux étages, transformé en foyer social il y a quelques années, avait été construit dans les années 1970. Il disposait d'un escalier de secours extérieur par lequel quelques personnes ont pu s'échapper, selon les pompiers.
Au total, 17 équipes de pompiers ont participé aux opérations de sauvetage. Les habitants du foyer rescapés ont été relogés dans un hôtel de Kamien Pomorski, une ville de près de 10.000 habitants