Des affrontements entre groupes armés ont été signalés samedi dans l'est de Tripoli. La veille, la capitale libyenne a été le théâtre d'un bain de sang, des miliciens de Misrata ouvrant le feu sur des manifestants demandant le départ des milices.
Le calme fut de courte durée. Moins de 24 heures après les affrontements qui ont fait plus de 40 morts à Tripoli, de nouveau combats ont opposé samedi 16 novembre dans la banlieue de la capitale libyenne, des Tripolitains à des miliciens venus de Misrata venger leurs camarades après l'incendie de leur QG la veille.
En début d'après-midi, une colonne de véhicules armés venus de Misrata, à environ 200 km à l'est de Tripoli, tentait d'avancer vers la capitale, donnant lieu à des affrontements dans la banlieue est de la ville.
D'autres colonnes avaient déjà pu entrer tôt samedi dans la capitale par le sud de la ville, et des groupes lourdement armés de Misrata ont repris leur position dans le quartier résidentiel de Gharghour, dans le sud de la capitale, d'où leurs camarades avaient été délogés la veille au terme de violents combats.
Les Tripolitains protestent régulièrement contre la présence des milices armées -notamment celles venant d'autres régions-, qui avaient participé aux combats à Tripoli jusqu'à la chute du régime de Mouammar Kadhafi en août 2011, mais étaient restées dans la capitale. Ces groupes d'ex-rebelles sont accusés de s'adonner à toutes sortes de trafics et de pratiquer tortures, enlèvements et détentions arbitraires au secret.
Le gouvernement appelle "à la retenue et à l'arrêt des combats"
Ces heurts interviennent moins de 24 heures après des violences meurtrières ayant fait, selon le gouvernement, au moins 43 morts et plus de 450 blessés.
Le Premier ministre Ali Zeidan a confirmé ces affrontements et a appelé "à la retenue et à l'arrêt des combats".
Selon lui, "la situation se compliquera davantage si d'autres groupes armés entrent dans la capitale". "Les prochaines heures et jours seront décisifs dans l'histoire de la Libye et dans la réussite de sa révolution", a-t-il insisté.
Les violences ont éclaté vendredi à Tripoli après qu'une milice positionnée dans le quartier de Gharghour a tiré sur des manifestants pacifiques venus réclamer son départ de la capitale. En représailles, des hommes armés ont brièvement délogé cette milice de son QG, au prix d'affrontements meurtriers, et ont en partie incendié les lieux.
Avec dépêches